Les rencontres de l’IBM* en février 2021 aux Tanneries à Dijon s’étaient conclues sur une invitation à se retrouver un an plus tard à Bure. En août 2021, autour d’un four de l’IBM posé sur le camp anti-nuke des Rayonnantes à la gare de Luméville (près de Bure), on s’est souvenu·es de cette invit. Et, dans la foulée, on avait une date et un groupe d’orga mêlant des copaines de BZL* et de l’IBM.
Entre l’IBM et Bure c’est une histoire de longue date : des fours mobiles présents sur des événements anti-nukes, un chantier d’auto-construction de four à bois avec l’Atelier Paysan à BZL il y a cinq ans déjà, des réflexions communes sur l’autonomie alimentaire et la paysannerie…
En ce mois de février 2022, nous y sommes. Le four de l’une d’entre nous est installé pour une semaine dans la grange de BZL. C’est un four mobile, de ceux qu’on retrouve souvent parmi les membres du réseau, aux côtés de fours bâtis, gueulards, romains ou communaux, et parfois même électriques, rejoints cette année pour la première fois par un four solaire.
Des fours pour nourrir les bouches et réchauffer les cœurs – c’est qu’il y a eu des kilos de pâtes à pétrir, des pâtons à enfourner, des pizzas à garnir.
Des bouches, oui, mais lesquelles ? Celles des boulangèr·es mobiles et mobilisé·es, celles des gens du coin venus en soutien à la lutte ou parce que les pizzas c’est toujours bon à prendre, celles des militant·es des environs ou venu·es de loin, et ainsi de suite.
C’était l’occasion de poser des questions communes.
Celles de la terre, de l’accès au foncier pour cultiver des céréales, la terre qu’on exploite et exproprie pour y creuser la poubelle cigéo.
Celles de la paysannerie, aussi, et de la nourriture durable, tandis qu’à quelques kilomètres de là se joue le plus bel exemple de la société du jetable et de la fuite en avant.
Celles concernant notre rapport au travail, au salariat, aux acquis sociaux qu’il nous reste encore.
Celles concernant nos manières de se transmettre des connaissances, des compétences, nos façons de nous organiser, de réfléchir à comment les oppressions systémiques nous traversent et de prendre soin les un·es des autres.
En soutien à la lutte de Bure, les activités n’ont pas manqué : approvisionner en pain, zbeuler une concertation publique sur Cigéo, mettre la main à la pâte de la construction du fournil de la zone, danser sur les sons boomboom punk de la Carmen Colère, chanter, rire en apprenant des choses sur le nucléaire (si, c’est possible devant la conférence gesticulée Auto-Stop Bure de Marie Béduneau !)… L’IBM à Bure, parce que pour faire du pain, il faut de la terre, de l’eau, du bois (et pour faire du pain sans nucléaire, de la terre sans nucléaire, de l’eau sans nucléaire).
Ces rencontres ont donc été l’occasion de ré-affirmer notre position contre le nucléaire et son monde. Nous dénonçons cette énergie coloniale, militaire, autoritaire, coûteuse, dangereuse et polluante sur au moins cent mille ans. Aucune énergie fossile (uranium compris) ne sera exploitable aussi longtemps. Pour nous, la solution n’est pas technique mais se trouve dans la re-définition de nos usages et la remise en question des infrastructures qui les permettent.
Le bois, le soleil, seront encore là dans cent mille ans.
Les participant.es aux rencontres #7 de l’IBM à Bure
* IBM : Internationale Boulangère Mobile et Mobilisée
* BZL : Bure Zone Libre.
01/03/2022
Plus d’informations sur le site rayonnantes2021.noblogs.org Du 16 au 26 août près de Bure, Retrouvons-nous contre le nucléaire mortifère et son monde de dominations. Là où ils veulent tout en... Lire la suite
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