Cette article est pro énergie destructrice comme les éoliennes industrielles ou le solaire, mais il note la modification de tendance idéologique de la droite.

 

Depuis vingt ans, les énergies renouvelables se développent 25 fois plus vite que le nucléaire (le figaro)

La part du nucléaire dans la production mondiale d’électricité recule tandis que celle des énergies renouvelables augmente, constate un nouveau rapport sur l’industrie atomique.

Par Armelle Bohineust

Publié , mis à jour

Gilles Paire/Gilles Paire – Fotolia

Les énergies renouvelables, éolien et solaire en tête, gagnent du terrain. Elles deviennent des alternatives crédibles face à l’énergie nucléaire, assure le dernier World Nuclear Industry Status Report (WNISR), publié mardi.

Première faiblesse du nucléaire: il y a de moins en moins de lancements de nouveaux réacteurs. Depuis 2016, aucun nouveau projet n’a vu le jour en Chine alors que c’est aujourd’hui le pays qui investit le plus dans cette source d’énergie. En 2018, Pékin a consacré 91 milliards de dollars aux énergies renouvelables mais seulement 6,5 milliards dans le nucléaire. Au niveau mondial, depuis 2000, les capacités installées de production d’électricité ont augmenté de 547 gigawatts (GW) pour l’éolien, 487 GW pour le solaire et seulement 41 GW pour le nucléaire.

L’énergie nucléaire est plus chère

L’énergie nucléaire est par ailleurs beaucoup plus chère. Le coût de la production d’énergie solaire varie de 36 à 44 dollars par mégawattheure (MWh) et celui de l’énergie éolienne, de 29 à 56 dollars par MWh, indique le rapport WNISR. Pour le nucléaire, la fourchette varie entre 112 à 189 dollars. Et cela ne devrait pas s’améliorer, notamment avec les exigences accrues de sûreté. Au cours de la dernière décennie, les coûts actualisés, qui prennent en compte le montant total de la construction et de l’exploitation d’une centrale ainsi que celui de sa production, ont baissé de 88% pour le solaire et de 69% pour l’éolien. À l’inverse, ils ont augmenté de 23% pour le nucléaire. Le coût des renouvelables passe désormais sous celui du charbon et du gaz naturel, affirme le rapport.

Autre reproche: les mises en route de centrales nucléaires sont de plus en plus longues. Contrairement à ce qu’indique la World Nuclear Association (WNA), qui évoque un délai de construction de 5 à 8,5 ans, la durée moyenne de fabrication des réacteurs à l’échelle mondiale est plutôt proche de dix ans, critique le rapport WNISR. C’est autant d’années supplémentaires où l’on continue à recourir aux centrales thermiques, émettrices de C02, déplore le document.

L’atome a des atouts selon l’AIE

Tous ces défauts plaident contre le nucléaire, estime Mycle Schneider qui a coordonné la rédaction du rapport. «Il est urgent de stabiliser le climat. Le nucléaire est lent. Il ne répond à aucun besoin technique ou opérationnel que les concurrents sobres en carbone ne puissent satisfaire mieux, à un prix moins élevé et plus rapidement», résume le consultant.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) ne partage pas cet avis. Cette organisation liée à l’OCDE a exhorté en mai les gouvernements à développer le nucléaire, estimant que les énergies renouvelables ne suffiraient pas pour lutter contre le changement climatique. «Le développement de l’énergie électrique propre doit être trois fois plus rapide qu’il ne l’est aujourd’hui si l’on veut avoir une trajectoire conforme aux objectifs de développement durable.» Pour y parvenir, il est indispensable de s’appuyer sur le nucléaire dont la production doit «augmenter de 80 % d’ici 2040», a affirmé l’AIE.