[brochure] Les animaux détestent le nucléaire (et vice-versa)

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L’industrie nucléaire aimerait beaucoup se faire passer pour écolo, elle voudrait aussi nous faire croire qu’elle n’est pas nocive pour les animaux non humainEs (voir même bénéfique!). Cette brochure propose un inventaire non-exhaustif des interactions entre animaux non humainEs et nucléaire. Spoiler : Les animaux prennent cher. Que ce soit en cas de catastrophes imprévues ou bien en temps « normal », l’industrie atomique leur fait subir la radioactivité mais aussi toutes sortes de pollutions chimiques, le réchauffement des eaux et le broyages des organismes aquatiques, ainsi que l’expérimentation animale et même l’implantation de giga-industries qui les exploitent. Mais parfois aussi, iels mettent à mal la sécurité des sites nucléaires…

La lutte antispéciste sera antinucléaire ! Et vice versa.

 

Introduction

Nous avons constaté que les pro-nucléaires aiment utiliser des argumentaires faussés au sujet des animaux non humain-es pour expliquer pourquoi l’usage du nucléaire n’est pas dangereux pour la santé. Ce faisant, ils bénéficient du silence qui existe sur la souffrance et la morbidité causé par l’industrie nucléaire sur les animaux non humainEs. Nous avons donc tenté de recenser différents impacts du nucléaire sur la vie animale.

Les sources que nous avons consultées s’intéressaient souvent à la question de la santé des animaux non humainEs en référence à celle des humainEs : parce qu’étudier les impacts des radiations sur les animaux permet de mieux comprendre leurs effets sur les humainEs, ou parce que l’irradiation des animaux non humainEs et des plantes est une source potentielle de contamination pour les humainEs. Mais le but de ce texte est de se centrer sur les conséquences sur les animaux non humainEs. La souffrance animale est pour nous une raison amplement suffisante de se révolter contre le nucléaire et son monde. Nous n’acceptons pas l’idéologie occidentale que nous nommons spécisme et qui place l’être humain blanc au dessus des autres espèces animales, lui conférant le droit d’exploiter, de torturer et de tuer tout individue non humainE, ou encore de s’accaparer et de détruire des territoires pour le profit des capitalistes sans aucune considération pour les formes de vie qui en dépendent. L’industrie du nucléaire s’insère complètement dans cette idéologie spéciste. Elle n’a pas d’éthique, et ses retombées sont quasi-illimitées tant par leur étendues dans le temps et l’espace que par leur ampleur.

En faisant des recherches sur le nucléaire, on tombe sur beaucoup d’informations qui sont diffusés par des communicantEs qui y ont des intérêts financiers. Les lobbys du nucléaire ont des gros budgets: l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) possède plus de 500 millions d’euros pour sa mission de promotion du développement du nucléaire civil. L’ONU et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) lui sont affilié, lui conférant une puissance économique et politique démesurée.

La radioactivité est inodore et invisible. Le nucléaire est un sujet très technique. Toutes les composantes sont réunies pour l’accaparement de la compréhension de ce sujet par des scientifiques et des élites qui sauront sélectionner les informations pour orienter l’opinion. Par exemple, il existe une multiplicité d’éléments radioactifs, et parfois il suffit d’étudier cet élément plutôt qu’un autre, ou de prendre une mesure à tel ou tel endroit, ou encore de modifier l’échelle de la recherche pour obtenir une conclusion qui arrange une certaine vision.

Lorsque on donne des exemples d’individuEs qui ont souffert des conséquences d’une irradiation, les nucléocrates mettent en avant d’autres individuEs qui s’en sont mieux tiréEs1 ou rétorquent que le cas est marginal et qu’il faut regarder à plus grande échelle selon des critères qui les arrangent2. Ce stratagème a tôt fait de nous déposséder du sujet au bénéfice d’expertises, contre-expertises et contre-contre expertises. Les chiffres sont toujours posés comme fondamentalement objectifs, pourtant sur de tel sujet, il semble y avoir autant de chiffres que d’opinions. Ainsi, pour Tchernobyl la fourchette du nombre de morts va de 50 morts à … 1 million (avec d’autres sources qui citent tous les chiffres intermédiaires)3. De la même manière, le décompte des personnes déplacées suite au tsunami et à la catastrophe de Fukushima oscille entre 90 000 et 470 000 personnes.

Nous avons pour ce texte rassemblé une grande quantité de données issues d’études scientifiques qui nous ont paru rigoureuses et fiables. Néanmoins il nous tient à cœur d’affirmer que nous ne devons pas nous laisser déposséder du sujet nucléaire par les scientifiques : elleux aussi sont dépassées par le sujet et son ampleur. Parmi les difficultés qui rendent impossible la mesure des retombées de l’énergie atomique, on peut citer une échelle de temps qui dépasse amplement les capacité d’entendement de l’être humaine: il faut plus de 200 000 ans pour que le plutonium cesse d’être hautement toxique – et les dommages causés sur le vivant par la radioactivité s’étalent sur des générations en cas d’altération de l’ADN.

Le principe de protection principal du nucléaire est la dilution: lorsqu’il y a une grosse pluie, les industriels peuvent tout bonnement larguer plus de composées radioactifs dans l’eau ou l’atmosphère. La mer, les rivières et l’air sont vastes et il n’y a pas de compte à rendre sur la quantité brut de composés radioactifs qui y sont rejetés. Mourir du nucléaire revient dans la majorité des cas à mourir du cancer (1ère cause de mortalité dans les pays riches) ou d’autres maladies étranges4, dont il est le plus souvent impossible de déterminer avec certitudes les causes ou si elles auraient pu être évitées. On pourrait dire la même chose des fausses couches et malformations chez les nourrissons. Idem pour ce qui est de la diminution mondiale de la fertilité. Les nucléocrates, les industriels de la pétrochimie et les fabricants de plastique n’ont qu’à se renvoyer la balle à l’infini avant de se retrouver tous ensemble pour aller dîner après le boulot. Le crime est parfait : une fois le poison dilué, les victimes sont disséminées sur tout le globe et sur des dizaines voir des centaines de générations. Quantifier les conséquences du nucléaire sur la vie est donc une tâche difficile et peut-être même impossible.

Si nous utilisons par la suite des chiffres et des études statistiques, il faut garder en tête que cette approche quantitative n’est pas la seule possible. Prétendre qu’il y a eu très peu de victimes des suites de la catastrophe de Tchernobyl est parfaitement indécent (Jancovici, si je te voie je te mords). Mais quant à savoir si il y en eut beaucoup ou bien énormément, la question ne doit pas nous faire oublier que ces individus ont existé et que leur souffrances ont été réelles, horribles et injustes.

 

Suite du texte à consulter sur le pdf.

 

1 Comme dans le documentaire Tchernobyl, une histoire naturelle, d’Arte.

2« Les recherches se poursuivent pour déterminer les effets non aigus (c’est à dire à long terme) du rayonnement sur le biote non humain. Les résultats internationaux récents indiquent que des changements à certains organismes terrestres, en particulier les mammifères, ne peuvent être exclus, mais leur importance pour l’intégrité des populations n’est pas clairement établie. » – Citation de l’étude des conséquences d’un grave accident nucléaire hypothétique et de l’efficacité des mesures d’atténuation fait par l’organisme de réglementation nucléaire du Canada en septembre 2015. Ce genre de logique reviendrait à dire « il y a de nombreuses conséquences de santé pour l’être humain, mais la population humaine est en augmentation, donc on va dire que ça va« .

3Voir la page Catastrophe nucléaire de Tchernobyl sur wikipedia.org https://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_nucl%C3%A9aire_de_Tchernobyl

4« En matière de faibles doses de rayonnement, le système officiel de radioprotection ne prend en compte que deux types d’effets : les cancers et les effets héréditaires (et, pour ces derniers, ne sont désormais comptabilisés que les effets sur les deux premières générations). Des études – portant notamment sur les habitants de territoires contaminés par Tchernobyl – ont pourtant montré qu’une exposition prolongée aux rayonnements ionisants, notamment par voie interne, pouvait entraîner l’atteinte de presque tous les systèmes physiologiques : cardio-vasculaire, neurologique, digestif, endocrinien, urinaire, etc. […] Dans sa publication 103, la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR) reconnaît par exemple les preuves d’un lien de causalité entre les rayonnements ionisants et les cardiopathies, les accidents cérébraux-vasculaires, les maladies digestives et respiratoires mais souligne que « la lumière n’a pas encore été faite sur les types de mécanismes cellulaires et tissulaires qui pourraient être à l’origine d’une telle variété d’affections non cancéreuses ». – https://balises.criirad.org/pdf/2021-03_seuils_F5.pdf

21/03/2023

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