https://nantes.indymedia.org/articles/35258
Compte rendu d’une personne de retour de Bure où un car était parti rejoindre l’appel à ré-occupation de la forêt de Mandres contre sa destruction par l’Andra qui projette d’y enfouir des déchets radio-actifs.
Retrouver l’appel par ici : http://vmc.camp/week-end-de-reoccupation
Suite à l’appel à participer à la réoccupation de la forêt de Mandres ce samedi, nous partons vendredi soir à 52 dont 38 de Nantes pour Bure. A notre arrivée le matin, nous sommes merveilleusement bien accueilli(e)s par les habitants de la maison de la résistance qui nous proposent pain, thé, café, tisane de verveine à volonté….
L’ambiance est joviale malgré la lourdeur des évènements passés (violence de l’expulsion du 4 juillet / référé demandant l’illégalité de cet acte débouté vendredi / loi autorisant le projet d’enfouissement votée lundi à l’Assemblée nationale par 20 députés seulement et en l’absence du ministre de l’environnement préférant faire des selfies avec les footeux…) et malgré l’appréhension de la journée à venir. A 10h, nous marchons vers la forêt et faisons un « sitting » à proximité où nous sont proposés en plein milieu d’un champ eau, jus de pomme, galettes tandis que nous observons au loin le va et vient des convois bleus… A 12hoo, des consignes de sécurité précieuses nous sont communiquées ainsi que la carte de la forêt et des environs. Nous nous dirigeons alors vers la lisière de la forêt en scandant des slogans comme « La forêt est à qui ? Elle est à nous! » « oui à la justice sociale / non à l’enfer nucléaire ».
Plus nous (entre 400 et 450 avec une grande proportion de jeunes âgé(e)s de 20 à 35 ans) nous approchons et plus nous réalisons l’importance du dispositif policier mais nous continuons notre marche et après un échange de lacrimo, fumigènes, pierres er flashballs, les manifestants se séparent les uns restant à mobiliser les troupes « visibles » au sud tandis que les plus aguerri(e)s gagnent le nord parvenant à pénétrer la forêt. Nous restons environ 1h 30 face à face avec les crs certains les fixant yeux dans les yeux, d’autres les interpellant par des slogans…
soudain, l’hélicoptère s’envole, les troupes se dispersent en se regroupant plus au sud nous laissant étonnamment la voie libre pour pénétrer à notre tour dans la forêt. Soulagé(e)s, un peu hébété(e)s, nous constatons alors les premiers méfaits de l’Andra dont les bulldozers ont creusé sans discernement une large voie dans les sous bois; nous sommes en train de nous y engager quand surgit de nulle part une dizaine d’hommes portant un casque analogue à la police mais sans aucun autre signe distinctif; ils s’en prennent aux manifestant(e)s avec une violence inqualifiable allant jusqu’à bousculer un jeune à terre et lui laissant sur le torse l’empreinte de la botte; l’un d’entre eux met sa main devant l’objectif de la caméra d’un journaliste de France lorraine qui filme la scène (ci-dessous le lien) les témoins restent abasourdis par tant de détermination et de brutalité et comble de sidération, c’est le commissaire de police qui vient stopper leur hargne en leur faisant un rappel à la loi…….. c’est alors que nous apprenons que ces hommes « effroyables » constituent la milice de l’Andra, des mercenaires se déplacant en 4/4 à travers champ et dressés pour mater tout acte rebelle….. un Choc…..
A nouveau seul(e)s, la poignée que nous sommes décide de rester sur place afin de séparer les troupes de police positionnées au sud de celles restées au nord; des personnes viennent nous apporter de l’eau et du jus de raisin en nous informant qu’une cantinière est installée plus haut. Après 1h30 environ, une « relève » nous permet de monter jusqu’à elle où les jeunes nous ont préparé des assiettes riches en légumes et céréales comme on les aime (ils sont parvenus à nourrir 300 personnes en plein milieu de nulle part…) Nous participons alors au transport de planches et de matériaux vers le cœur de la forêt choisi pour installer la « ZIRA » comme est qualifié ici le lieu de résistance avec ses « zirradieux » et « zirradieuses » tellement courageu(ses) et déterminé(e)s….nous constatons que la forêt est déjà meurtrie par les premiers travaux de l’Andra
A 17h30, nous quittons les lieux avec la boule au ventre pour ceux et celles qui restent..
Vers 22h, nous apprenons qu’il y a eu une nouvelle charge de police avec 4 arrestations isolées chacune dans les 4 gendarmeries avoisinantes. Aujourd’hui, les nouvelles font trait de nouvelles intrusions de la police… la « guerre » est déclarée mais le déséquilibre des forces opposées ne fait aucun doute sur sa conclusion… le projet de l’Andra serait alors de construire un Mur ?? en lisière afin de permettre aux pelleteuses et bulldozers de détruire « en paix »…. d’autres forêts suivront… »
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Ajouts :
Communiqué de presse des équipes médicale et juridique du mouvement d’occupation du Bois Lejuc sur les violences subies par les manifestant.e.s
Ce samedi 16 juillet 2016, des habitant.e.s, des paysann.e.s, des militant.e.s, des familles et des soutiens internationaux, ont participé à la manifestation de réoccupation de la forêt de Mandres-en-Barrois. Ce bois tricentenaire, ayant déjà subi les dégâts causés par les premiers travaux illégaux de l’ ANDRA, est voué à disparaître pour laisser place au projet insensé d’enfouissement des déchets nucléaire CIGEO.Ce cortège d’au moins 400 personnes, unies par le désir de défendre ce bois et d’empêcher la poursuite de ce projet et de ces travaux illégaux, a convergé vers la forêt. Cette manifestation joyeuse et déterminée s’est achevée par un grand repas et par une nuit au sein du bois Lejuc.
Au lendemain de cet événement, les équipes médicale et juridique du mouvement, ayant pris en charge les personnes blessées et recueilli de nombreux témoignages, en tirent un constat alarmant.
Tout au long de la journée du 16 juillet, les participant.e.s ont rapporté les innombrables agressions commises par le service de sécurité privé de l’ANDRA. Equipés de boucliers transparents, de casques, de matraques, de sprays lacrymogènes, de manches de pioches et de frondes, ces soi-disant « vigiles » chargés de la sécurisation du site se sont en réalité constitués en une véritable milice mobile, allant au contact et pourchassant dans les champs et dans les bois les manifestant.e.s pour les passer à tabac et voler leurs affaires.
Les personnes agressées ont été molestées à coups de bâtons et de matraques, de coups de pieds et de poings, ont reçu des jets de pierre, ont été gazées directement dans le visage et, pour certaines d’entre elles, se sont fait enfoncer la tête dans le sol, taper sur le crâne et rouer de coups.
Suite à ces faits, l’équipe médicale fait état d’au moins 5 personnes blessé.e.s, présentant des traumatismes et blessures ouvertes à la tête, ainsi que de multiples blessures au dos et aux membres. Une de ces personnes a perdu connaissance pendant quelques instants. De nombreuses personnes sont en état de choc suite à ces violences.
En outre, 3 manifestants ont été blessés par des tirs de flashball et de grenades de désencerclement effectués par les gardes mobiles. Ils présentent diverses lésions aux jambes et au bras. Plusieurs participant.e.s témoignent également de jets de pierre non seulement par les vigiles mais aussi par les gendarmes.
En effet, ces derniers ont constamment entretenu un rapport ambivalent concernant les actes de la milice de l’ANDRA. Comptant sur ces mercenaires pour faire le « sale boulot », les forces de gendarmerie se sont à plusieurs reprises retirées afin de laisser les groupes de vigiles agir librement puis sont intervenues pour arrêter des manifestant.e.s agressé.e.s. Quatre participant.e.s ont été placé.e.s en garde-à-vue.
Par ce communiqué, nous tenons à dénoncer le caractère insupportable des ces violences graves infligées par la milice privée de l’ANDRA et de la connivence à peine cachée de ces dernières avec les forces de gendarmerie. Nous condamnons la présence de groupes armés et violents distillant un tel climat de terreur pour le compte de l’ANDRA.
Infos : vmc.camp/fil-info / vmc.camp / burestop.eu / burezonelibre.noblogs.org
Contact : sauvonslaforet@riseup.net / Tel (médias) 07 58 65 48 89 Tel (infos relais urgence) 07 58 13 18 61
18/07/2016
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