Le plan de bataille semble être le suivant :
But : Exclure du territoire les opposant.e.s, menacer les personnes qui s’allient à elleux, décourager celleux qui pensent s’installer et empêcher que les opposant.e.s tissent des liens avec les personnes présentes sur le territoire en s’installant.
Objectif final : Vider le territoire de toute contestation sérieuse et organisée, désolidariser les personnes, empêcher des installations.
Méthode : Contraintes administratives, mises en garde et intimidations.
Technique utilisée : Maniement des outils administratifs et le détournement des lois de protection des populations pour en faire des outils répressifs.
Concrètement, que s’est il passé ?
Ces dernières semaines, l’une d’entre nous s’est retrouvée dans le collimateur des services de l’État qui avaient tenté de préempter la maison qu’elle voulait acheter (sous prétexte d’y faire un lieu d’accueil pour les pèlerins de…. Saint Jacques de Compostelle !).
Préempter signifie que, lors d’une vente de terrain ou de bâtiment, la mairie peut être prioritaire sur l’acheteur pour obtenir la propriété de l’immeuble en question. La vente a « heureusement » pu être annulée, empêchant donc la préemption de la mairie, mais l’histoire ne s’arrête pas là. Après l’avoir obligée à renoncer à l’achat de sa maison, les services de l’État l’empêchent maintenant de l’occuper gracieusement avec l’accord du propriétaire en faisant pression sur le propriétaire (un habitant qui avec qui l’on s’est lié d’amitié) en détournant des lois de protection des locataires de bâtiments en mauvais état. Le maire de Gondrecourt-le-Château a ainsi demandé une visite de l’ARS dans la maison en travaux de notre amie se concluant par l’interdiction immédiate (dès le 11 août) de vivre dans les lieux pour cause d’insalubrité. Pour que la maison soit jugée vivable, il lui manque un raccordement en eau, une évacuation des eaux usées et la création d’une salle de bain et de toilettes, des travaux qui ne peuvent pas être faits dans un court délai. Ils prétextent ainsi la protection des personnes pour au final les empêcher de choisir leur lieu de vie, avec derrière, la volonté de les empêcher de s’installer sur le territoire et de monter leur projet agricole.
S’ajoute à cela la pression mise sur le propriétaire qui se retrouve dans l’obligation de faire, sous quinze jours, des travaux énormes et très coûteux.. Une tâche impossible…
Enfin, jeudi 24 août, les voisins de la maison nous ont prévenu.e.s que 6 voitures de flics avaient débarqué, accompagnant le préfet (en personne !) qui venaient « finir la visite de la maison », changer les serrures et déclarer la maison inhabitable…
L’État se fait de plus en plus menaçant, il place sournoisement ses cartes pour asseoir petit à petit son gigantesque projet de poubelle industrielle éternelle.
Pas besoin d’attendre que les travaux commencent pour faire savoir que l’État et l’ANDRA avancent.
Mais nous n’avons pas l’intention de quitter la région.
Ce genre d’agissements ne sont rien d’autres que des mises en garde de l’État et dont la cible sont les opposant.e.s et leurs allié.e.s.
Si jamais vous tenez si fort à cette lutte que cela ne vous décourage pas, alors gare à vous, l’État utilisera d’autres cartes de son arsenal répressif, il saura faire preuve de créativité, ça s’est déjà vu dans les coins de Bure…
Il semblerait que l’État ait pu contacter HelloAsso car curieusement, le lien du Helloasso que les amis ont lancé en soutien à leur projet qui subit la répression, semble ne plus être accessible… On vous met le lien ici des fois que ça remarche : https://www.helloasso.com/associations/let-s-goat/collectes/defense-de-notre-maison
Et le lien pour signer la pétition contre cet abus de pouvoir manifeste : https://www.change.org/p/bure-non-%C3%A0-l-expulsion-des-habitants-d-une-ferme
Partagez notre colère, faites savoir autour de vous ce qui se passe au fond de la Meuse, c’est intolérable !