Indymedia Nantes / dimanche 16 février 2025
Après l’article Entreprises pour les approvisionnements en câbles pour lignes hautes et très haute tension (19/01/2025, nantes indymedia), quelques informations supplémentaires sur les projets de raccordements électriques à venir, leurs investissements, et les boîtes qui y contribuent. Puisque, comme les pro-nucléaires le disent eux-mêmes, “pour attirer sur son sol les datacenters des géants du numérique et les industries de la décarbonation, le pays doit adapter son réseau électrique.” Mais a-t-on vraiment envie de vivre dans ce monde de data centers, de smart cities, de caméras, de mouchards et d’industries ? Quelques débuts de pistes, ci-dessous, pour s’y attaquer, directement issus d’articles de la presse pro-industrie :
- Nexans, Prysmian, NKT… Les fabricants européens de câbles sous haute tension (15 février 2025) https://www.usinenouvelle.com/article/nexans-prysmian-nkt-les-fabricants-europeens-de-cables-sous-haute-tension.N2224962
“Prysmian installe de nouvelles lignes de production sur son site de Gron (Yonne), pour un investissement de 66 millions d’euros, soutenu par le plan France 2030 à hauteur de 5 millions d’euros. Le site a déjà embauché 70 salariés supplémentaires et prévoit encore 70 recrutements d’ici à 2026. L’ usine doit notamment fournir 3000 km de câbles souterrains au mégaprojet allemand German Corridors, qui vise à relier les champs d’éoliennes de mer du Nord aux grandes villes du sud du pays à travers trois liaisons souterraines. Dans la foulée de l’importante commande de RTE pour 2028, Prysmian a communiqué sur un investissement de 39 millions d’euros sur son site de Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne) pour la mise en service, d’ici à 2026, d’une ligne de production de câbles à haute et très haute tension. La capacité de production du site augmentera de 70 % et 60 emplois devraient être créés au cours des deux prochaines années.
Nexans investit en masse
De son côté, Nexans, le deuxième câblier mondial, a lancé en septembre 2024 un programme d’investissement de 81 millions d’euros pour son site de Charleroi, en Belgique. L’usine belge fournit notamment RTE, aux côtés de celle de Bourg-en-Bresse (Ain), où Nexans engage 15 millions d’euros dans deux nouvelles lignes de production. L’industriel injecte aussi 290 millions d’euros à Halden, en Norvège, où sont fabriqués les câbles sous-marins à haute tension. Il doit augmenter ses capacités afin de répondre à la méga-commande d’un montant de 1,7 milliard d’euros de TenneT, pour lequel il doit produire et installer plus de 2 160 km de câbles pour trois parcs éoliens en mer du Nord. Il investira également 90 millions d’euros dans sa fonderie de Lens (Pas-de-Calais). Unique en son genre en France, le site transforme 160 000 tonnes de cuivre issu principalement d’Amérique latine.”
- L’industrie, priorité de RTE pour son plan de modernisation du réseau électrique à 100 milliards d’euros (14 février 2025) https://www.usinenouvelle.com/editorial/l-industrie-priorite-de-rte-pour-son-plan-de-modernisation-du-reseau-electrique-a-100-milliards-d-euros.N2227434
“La souveraineté énergétique [sic!] et l’attractivité de la France [sic!] ne dépendent pas seulement de son nucléaire. Pour attirer sur son sol les datacenters des géants du numérique et les industries de la décarbonation, le pays doit adapter son réseau électrique. Après Enedis, qui avait annoncé en 2023 un programme de 96 milliards d’euros pour s’adapter au réchauffement et connecter les renouvelables, c’est au tour du gestionnaire du réseau, RTE, qui gère les lignes à haute tension, de présenter un plan à 2040. Il est du même ordre : 100 milliards d’euros. […] Avec les investissements qui devront être consentis pour raccorder les six nouveaux EPR2 et les nouveaux parcs éoliens en mer, cette partie du plan représente plus de la moitié de l’investissement, soit environ 53 milliards d’euros. Le reste de l’enveloppe sera destiné à adapter 23500 kilomètres de réseau et 85000 pylônes à une France à + 4°C en 2100.
[…] Pour les nouveaux consommateurs industriels qui veulent se raccorder au réseau, RTE a défini différentes zones vers lesquelles ils peuvent s’orienter en fonction de leurs besoins et de la maturité de leurs projets. L’entreprise a identifié huit sites en France où il sera possible de trouver jusqu’à 1GW de puissance dès 2028, principalement des datacenters, 20 postes sources capables d’accueillir 750MW, et 50 postes sources capables d’accueillir 250MW. Ensuite, RTE veut raccorder les usines «par grappes» pour être plus efficace. Pour cela, il a défini trois types de zones. La zone 1, qui comprend les trois sites industrialo-portuaires de Dunkerque, Le Havre-Port Jérôme-sur-Seine et Fos-sur-Mer, sera prête à raccorder de nouveaux consommateurs industriels fin 2028, début 2029.
La zone 2 concerne Valenciennes, Saint-Avold, le Sud Alsace, la vallée de la Chimie, Plan-de-Champagne, Loire-Estuaire et le sud de l’Ile-de-France, où les demandes sont nombreuses. […] Une zone 3 concerne sept territoires : Châteauroux (Indre), la Haute-Vienne, les Pyrénées, la région parisienne, l’Alsace, Port-la-Nouvelle et le Grand-Lyon. Mais le gestionnaire de réseau n’engagera des études qu’avec l’accord de l’État et des engagements fermes d’industriels. […]
En mai, RTE a signé pour 4,5 milliards de contrats avec les Chantiers de l’Atlantique pour des postes de nouvelle génération pour les parcs éolien de Normandie et d’Oléron, et en décembre, un contrat de 300 millions d’euros pour une plateforme à courant alternatif, dont les fondations seront faites à Fos et les transformateurs à Aix-les-Bains.”