Publié sur attaque.noblogs
Le Populaire du Centre / mercredi 5 juin 2019
Dans un mail, le collectif baptisé « Sabotage Bessines » a revendiqué son action. En voici l’intégralité :
« Pour un acte 30, cette nuit, on sabote l’installation de la ligne du train qui approvisionne la décharge nucléaire de Bessines. Areva a changé de nom mais produit toujours la même merde irradiée ici et ailleurs. Cette entreprise participe du mouvement général de la société capitaliste qui amène le monde dans le mur.
On veut pas de nucléaire nulle part, ni à Bessines ni à Bure ni au Niger. Et puis oublie ton EPR. »
Les forces de l’ordre ont confirmé, ce mercredi matin, qu’une action avait bien eu lieu, dans la nuit de lundi à mardi, « le 4 juin, vers 3 heures du matin ». La cible, « un poste électrique, une cabine abritant les commandes des signaux », expliquent-ils, a été incendiée. Cette installation est située sur la commune de Folles, limitrophe de Bessines, à proximité du viaduc de Rocherolles, qui enjambe la Gartempe, à l’endroit où la ligne du POLT offre une bifurcation vers l’emprise de l’ex-société Areva, désormais rebaptisée Orano. […]
Le parquet de Limoges a ouvert une enquête pour « destruction, dégradation ou détérioration par incendie ou tout autre moyen de nature à créer un danger pour les personnes ». Cette opération de sabotage a eu des conséquences limitées sur le trafic, assure la gendarmerie, puisque seuls « quelques trains ont été ralentis ». SNCF réseaux parle « de deux Intercités retardés de 40 à 80 minutes » et de « trois TER supprimés ». L’entreprise ferroviaire a déposé plainte.
Aucun groupe d’activistes ou de militants n’est pour l’instant particulièrement dans le viseur des services de renseignement. Mais la mention « Pour un acte 30 » fait penser à une action de soutien au mouvement des « Gilets jaunes », que l’action soit menée ou non par des participants à leurs actions hebdomadaires. Nos questions en ce sens renvoyées à l’adresse mail qui a revendiqué le sabotage sont pour l’heure restées sans réponse.
Ce n’est en revanche pas la première fois que le site de Bessines est pris pour cible. En juillet 2013, une opération de sabotage sur la voie de chemin de fer avait entraîné le déraillement d’une locomotive. Un militant anti-nucléaire avait revendiqué cette action. Quelques mois plus tard, en avril 2014, un incendie volontaire avait touché le musée de la Mine, baptisé Urêka et financé par le géant du nucléaire français. Le restaurant du musée et une salle de projection avaient été endommagés. Les auteurs de ces faits n’avaient pas pu être identifiés. Selon l’article 322-6 du code pénal, le ou les incendiaires de cette semaine encourent dix ans de réclusion et 150.000 € d’amende.
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