En revanche, on constate qu’ici et là, quand c’est pas les projets éoliens, ce sont les panneaux photovoltaïques qui ont le vent en poupe du côté des agriculteurs (démarchés actuellement dans la région par des VRP en Tesla (!) pour installer des panneaux sur les toitures de bâtiments agricoles..) ou du côté des municipalités. Le capitalisme vert se répand partout, pour produire toujours plus d’énergie, et toujours plus de fric à court terme, pour un territoire qui se fait dévaster à long terme par le plus gros projet industriel européen de décharge atomique ! Si le projet de panneaux photoltaïques en cours entre Bure et Saudron nous a longtemps fait douter de s’il était bien porté par l’ANDRA ou non, c’est parce qu’il est situé vraiment en bordure du projet CIGEO, avec vue sur l’actuel « laboratoire ». Autrement dit : la municipalité de Bure [1] [2] a le culot d’implanter un projet de panneaux photovoltaïques juste en face du projet CIGEO, avec derrière un projet de futur parc éolien (selon cadastre.squat.net), et avec le projet de méga-transformateur électrique pour CIGEO de l’autre côté de la route… Quel avenir radieux pour ce village qui serait cerné et condamné à la mort si le projet Cigéo venait à se faire…!
Affaire à suivre du côté des fouilles archéologiques… Pour rappel, en 2015, des archéologues avaient mené des fouilles préventives autour du projet de descenderie des déchets nucléaires [3]. Mais l’ANDRA est tombée sur un os, car les archéologues avaient alors découvert l’existence, aux limites de Bure, Gillaumé et Saudron, d’une enceinte néolithique de plusieurs kilomètres de circonférence datant de la première moitié du 4e millénaire avant notre ère, exceptionnelle du fait de son ampleur [4] [5].
Comme quoi quand des infrastructures d’envergures se retrouvent ensevelies, c’est toujours une plus ou moins bonne surprise pour les générations suivantes ! À peine quelques millénaires et on n’a aucune idée de ce qu’on va trouver. Alors imaginez la tête des archéologues du futur qui tomberont sur les pires déchets laissés par l’humanité.
Une pétition à l’initiative d’archéologues était sortie en 2017 pour dénoncer l’avis de la sous-direction de l’archéologie (SDA) du ministère de la culture, qui jugeait alors excessive les fouilles envisagées pour le site néolithique découvert autour de l’actuel Pôle technique. À ce moment-là, l’ANDRA avait même réutilisé ces découvertes à son compte pour les « valoriser » dans une expo en 2017.
Alors que les fouilles archéologiques de 2015 n’étaient que « préventives », il va sans dire que de nouvelles fouilles – même « au service » de la science et de la recherche sur le néolithique – pourraient gravement transformer le territoire, à des fins, on le sait, de franchir une nouvelle étape dans le processus de réalisation du projet de méga-décharge atomique. En effet, concernant les « fouilles archéologiques » et les « investigations géotechniques », 600 puits de forages pourraient être creusés dont trois en grande profondeur, quatre plateformes de 2 500 m² installées, entre 300 et 400 puits de sondages, et 200 piézomètres (mesure de la pression de l’eau dans les nappes phréatiques).
En tout cas, on reste vigilant.es quant à l’avancée des travaux concernant CIGEO (fouilles archéologiques,…) et on vous tient au courant ! D’ici là, n’hésitez pas à venir passer un bout d’été par chez nous, en dehors d’évènements ou lors du Festival des Burelesques du 16 au 18 août à St Amand-sur-Ornain ou pendant la fête des barricades #2 à l’Ancienne Gare de Luméville du 5 au 11 septembre prochain.