Framatome, acteur principal du désastre nucléaire

Indymedia Nantes / mardi 11 février 2025

Le 29 janvier 2025, Macron a visité l’usine Framatome de Maubeuge (Nord) dont le site ainsi que celui de Jeumont (Nord) fabriquent des équipements de sûreté pour le nucléaire et sont impliqués dans le nucléaire civil sur les systèmes de refroidissement de réacteur, mais aussi dans le nucléaire militaire sur les pompes de sous-marins nucléaires et sur le futur porte-avions nouvelle génération.

Le lendemain, Framatome (filiale d’EDF) a annoncé le projet d’augmenter les capacités des sites de Maubeuge et de Jeumont. L’investissement s’élève à 100 millions d’euros (issus d’EDF), pour augmenter la production et passer à l’équivalent de deux réacteurs nucléaires par an à horizon 2030 – notamment ceux prévus à Gravelines.

Framatome compte 6 implantations dédiées à la relance du nucléaire et à la maintenance du parc actuel en Haut-de-France. Les sites de Jeumont (avec Framatome et Jeumont Electric), Maubeuge, Haumont, Valenciennes et Boussières-sur-Sambre.

Pour rapide historique, la Franco-américaine de constructions atomiques (Framatome) est une multinationale française fondée en 1958 sous De Gaulle pour la conception des centrales nucléaires. Framatome fusionne avec la Cogema et CEA Industrie en 2001 pour former Areva, jusqu’en 2018 (à la liquidation d’Areva, qui deviendra Orano – perdant Framatome qui a été racheté par EDF à 80% et par Mitsubishi Heavy Industries à 20% des parts).

Depuis 1958, Framatome a construit 68 réacteurs nucléaires, dont 59 en France. Récemment, Framatome est sur la construction de quatre réacteurs de type EPR dans les centrales de Flamanville (France), Taishan (Chine) et Olkiluoto (Finlande)

Mis en cause à de multiples reprises sur des écarts de qualité dans la production d’éléments des centrales nucléaires, cuve et générateurs de vapeur notamment, le concepteur et producteur des réacteurs EPR et des combustibles nucléaires est en train de remettre à plat tous ses process pour rassurer ses clients et tenter de relever le défi du nucléaire en série de la relance.

Entre autres actualités à propos de Framatome dans l’accélération de la relance du nucléaire :

– 5 février 2025 : Préavis de grève de salariés Framatome Jarrie (Isère), en soutien aux salariés d’Arkema (menace de licenciement massif) et Vencorex (liquidation), pour les conséquences qui pourraient advenir sur Framatome : le sel que produisait Vencorex manque ainsi à Arkema pour la fabrication de chlore. Ce même chlore dont Framatome a besoin pour assurer la production d’éponges de zirconium qui servent de combustibles dans les réacteurs nucléaires. https://www.ledauphine.com/social/2025/02/04/framatome-un-preavis-de-greve-depose-en-soutien-aux-salaries-d-arkema-et-vencorex

– Novembre 2024 : Annonce d’un projet de reconversion de la centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique) en usine Framatome de préfabrication et de montage de tuyauteries nucléaires pour le circuit secondaire principal des EPR2. Projet à l’étude, qui, s’il est validé, pourrait être lancé en 2025 pour une mise en production en 2029.

– Octobre 2024 : Autorisation pour la fabrication de la cuve du premier réacteur EPR2 en Bourgogne.

– Juillet 2024 : Framatome et TechnicAtome ont annoncé l’acquisition de la société Daher Valves appartenant au groupe Daher. L’acquisition finalisée, la société reprend son nom historique – Vanatome – et dévoile son nouveau logo. Vanatome, filiale de Framatome et de TechnicAtome, localisé à Saint-Vallier dans la Drôme, est une entreprise industrielle qui assure la conception, la fabrication et la qualification de vannes et robinets pour le nucléaire, la défense et l’énergie.

– Été 2024 : Développement du contrôle-commande de sûreté : les équipes I&C de Grenoble travaillent sur l’infrastructure test pour piloter les futures centrales « en toute sécurité ».

– Mai 2024 : Validation par l’ASNR – Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection et EDF du démarrage des fabrications du premier générateur de vapeur, avec 24 GV à produire sur le site de Saint-Marcel (Saône-et-Loire).

– Printemps 2024 – À Montbard (Côte d’Or), lancement en avance des premiers tubes des générateurs de vapeur EPR2

– Avril 2024 : Signature du contrat avec EDF pour la conception, la fabrication et la mise en service des 6 futures centrales EPR2 (jusque 2043).

– Octobre 2023 : Framatome veut augmenter la surface de son usine de Saint-Marcel de 27.000 mètres carrés et compte ainsi doubler sa capacité de production

– Mars 2023 : Framatome annonce un plan de 100 millions d’euros destiné à relocaliser au Creusot à l’horizon 2026 la fabrication des composants internes de cuves nucléaires, jusque-là sous-traités en Europe de l’Est

– Juin 2022 : Framatome acquiert Cyberwatch et étend son offre de cybersécurité

– Décembre 2021 : A l’international, Framatome et son équivalent russe Rosatom signent à Paris un « accord de coopération à long terme ». L’accord se poursuit pendant la guerre en Ukraine bloquant les sanctions éventuelles contre Rosatom (invasion de la centrale de Zaporijjia,..). Quelques mois plus tard, Framatome s’associe avec Rosatom dans une usine à Lingen (Allemagne), pour y fabriquer des éléments combustibles pour les centrales nucléaires d’Europe de l’Est.

Présent sur près des deux-tiers du parc nucléaire mondial, Framatome compte plus de 70 implantations dans 20 pays, parmi lesquels, en France :

  • des bureaux à Courbevoie (La Défense), Lyon, Grenoble ;
  • Chalon Services, à Chalon-sur-Saône (maintenance et remplacement des gros composants) ;
  • l’entrepôt CEDOS à Sully-sur-Loire ;
  • deux usines pour la fabrication de gros composants à Saint-Marcel et à Jeumont ;
  • une usine de tubes pour générateurs de vapeur à Montbard (ex. Valinox Nucléaire) ;
  • une usine de pièces de traitement thermique à La Roche-sur-Yon (Vendée) ;
  • une usine de maintenance à Maubeuge (Nord)
  • six usines dans les combustibles à Jarry (Isère), Ugine (Savoie), Rugles (Eure), Paimbœuf (Loire-Atlantique), Montreuil-Juigné (Maine-et-Loire), et Romans-sur-Isère (Drôme)
  • un centre technique et deux usines (forge et ateliers d’usinage) au Creusot ;
  • un centre technique à Bagnols-sur-Cèze (site de Marcoule) ;
  • des antennes sur les sites Malvési, Bugey, Belleville, Flamanville, Paluel et Gravelines.

Framatome est aussi implantée à Dessel en Belgique via sa filiale FBFC, en Espagne (Framatome Services Spain S.L.U), en Suède (Framatome Uddcomb AB), en Slovaquie (Framatome Controls S.R.O.).

On trouve aussi Framatome en Allemagne : Framatome GmbH (issu de Siemens-Kraftwerk Union (KWU)), des bureaux à Erlangen et Offenbach-sur-le-Main, ainsi qu’un centre technique à Karlstein (à mi-chemin entre Erlangen et Offenbach), et l’usine de retraitement de l’uranium à Lingen.

La liste n’est pas complète, et plusieurs rachats de groupes ont pu modifier les données dernièrement.

Comme données récupérées sur le site de Framatome :




Parce que mieux connaître les entreprises qui contribuent au désastre nucléaire permet aussi de mieux les attaquer. Et parce que connaître les principaux collabo du nucléaire peut permettre, en approfondissant les recherches, de découvrir d’autres sous-traitants et entreprises qui profitent de la relance du nucléaire, et d’avoir plus de choix dans les cibles à attaquer.

Face à l’offensive nucléariste, attaquons les entreprises du désastre nucléaire !

11/02/2025

framatome

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