Plus de 300 néo-nazi.es ont participé à un tournoi de MMA organisé par le réseau néo-nazi Hammerskin, avec la franche participation de Blood & Honour, à Combres-sous-les-Côtes (Meuse, 55) ce samedi 15 juin 2024. Venu.es des quatre coins de l’Europe, les participant.es ont combattu des heures durant dans un hangar agricole appartenant à Jérémy Flament [2]. Cet établissement néo-nazi du réseau Hammerskin, baptisé « Taverne de Thor », a été délocalisé dans le nord de la Meuse depuis Toul (54) il y a une dizaine d’années, suite à des interventions de collectifs antifascistes. Malgré la présence d’individus bien connus des renseignements territoriaux et l’exhibition publique de symboles nazis illégaux, l’intervention de la gendarmerie locale en fin d’après-midi fut de courte durée : les agents des forces de l’ordre ont quitté le rassemblement fasciste « privé » après quelques échanges courtois avec les organisateurs.
« Un événement d’une telle ampleur et sous l’œil bienveillant des autorités montre que l’acceptation de dangereux néo-nazis qui récoltent de l’argent sur le sol français ne semble pas déranger », s’exclame une habitante qui veut rester anonyme. « Il s’agit d’une manifestation effrayante et qui questionne sur le “barrage à l’extrême droite” que prétend incarner le gouvernement. » La sécurité intérieure n’est pas intervenue au cours de la soirée, bien que contactée à plusieurs reprises par des habitant.es et élu.es locaux.
- L’entrée de la « Taverne de Thor » le 15 juin 2024 (sans le détail des T-shirts).
- Crédits photo : Exif Recherche.
« À l’heure où la droite radicale avance et s’organise au niveau européen, il est temps de renforcer la recherche et les interventions antifascistes, en ville ou à la campagne », commente Frédéric Suilly, du collectif antifasciste du pays du Montsec. Il faut tout mettre en œuvre pour barrer la route au danger néo-nazi et enfin fermer la « Taverne de Thor » !
La population meusienne avait déjà tenté d’alerter les autorités sur la gravité de laisser s’installer de tels lieux sur son territoire. Dès 2015, elle avait réagi en mobilisant pour une manifestation qui a eu lieu en 2016 [3] :
Malgré ces avertissements, les autorités n’ont pas réagi, encore moins sous les gouvernements actuels plus prompts à dissoudre et à réprimer les organisations du mouvement social que d’interdire des manifestations néo-nazies ici en Meuse, comme à Lyon ou à Rennes.
Siamo tutti antifascisti !
Le fascisme ne passera pas ni en Meuse, ni ailleurs : nous le combattrons !
[RAGE] – Rassemblement Antifasciste du Grand-Est, 16 juin 2024