source de la photo : capture d’écran de la vidéo postée sur X / Zelensky
Après les bombardements de la centrale nucléaire de Zaporijjia au début de la guerre en Ukraine, le 4 mars 2022 ; l’incendie dans le système de refroidissement de la centrale de Zaporijjia (toujours occupée par les forces armées russes) le 12 août 2024 ; l’actualité aujourd’hui nous somme d’apprendre qu’un drone a frappé la centrale de Tchernobyl, le 14 février dernier.
La partie extérieure de l’arche a été endommagée mais la structure interne n’aurait pas été percée. Cette structure métallique a été inaugurée en 2019 et recouvre le réacteur qui a explosé en avril 1986, au cours de ce qui demeure le pire accident nucléaire de l’histoire.
Appelée « nouveau confinement sûr » (NSC), l’arche de confinement frappée par le drone « a été érigée pour commencer à démanteler le sarcophage, dont de nombreuses structures ne sont pas réparées. Il y a de la corrosion et d’autres risques. […] Dès que le toit du sarcophage sera retiré, les niveaux de radiation sous l’arche de confinement augmenteront immédiatement. Les travaux sont désormais reportés sine die » (selon un salarié de la centrale).
Selon Zelensky sur son compte X, accompagné d’une vidéo de l’attaque : « Un drone d’attaque russe équipé d’une ogive hautement explosive a frappé l’enceinte protégeant le monde des radiations du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl ». Cet incendie serait de nouveau éteint et les responsables de la sécurité disent qu’aucune hausse des radiations n’a été enregistrée.
Les experts de l’Agence internationale de l’Energie Atomique (AIEA) ont vu de la fumée s’échapper du sarcophage lors d’une inspection complète et ont senti une odeur de plastique brûlé. Les matériaux inflammables contenus dans la toiture ont alimenté l’incendie, explique l’AIEA. Le drone a percé un trou dans le toit de la grande structure en arc, conçue pour empêcher les rejets radioactifs du réacteur endommagé. Cette frappe a provoqué une explosion et un incendie.
De son côté, le porte-parole du Kremlin rétorque que l’armée russe ne visait pas les installations nucléaires.
Quant aux suites données après l’attaque, la sécurité autour de la centrale semble « rassurée » qu’une « catastrophe a été évitée », malgré l’ampleur de l’évènement.
Nouvel épisode dans une guerre qui dure depuis bientôt 3 ans, quelques heures avant la Conférence de Munich réunissant des diplomates américains et européens quant à l’ouverture de négociations – à la fois concernant la guerre en Ukraine, et l’exploitation de minerais et terres rares en Ukraine. Parce que les catastrophes et les attaques militaires, qui peuvent coûter la vie à des millions d’êtres humains (et autres) sont inhérents à la course effrenée du capitalisme et des Etats, c’est dans ce contexte que se poursuit la course aux minerais comme priorité du nouveau gouvernement Trump, afin de nourrir des désirs de monde ultra-connecté et de techno-fascisme (désirs d’annexion du Groënland, désirs de contrôler les passages de marchandises comme le canal de Panama,..). Le gouvernement Trump n’étant pas le seul, la France ayant, bien évidemment, accueilli le sommet sur l’intelligence artificielle les 10 et 11 février derniers, à Paris.
C’est aussi dans ce même contexte militariste décomplexé où la centrale nucléaire de Tchernobyl est attaquée là où est confiné le nuage de radiation depuis près de 40 ans, que l’Europe prévoit, dans sa même course au capitalisme effrené, la relance du nucléaire. Comme on l’a encore vu ces derniers jours, avec des volontés de prolongation de durée de vie de réacteurs et la construction de nouveaux réacteurs belges ; un lobbyisme patronal européen pro-nucléaire commandé depuis l’Elysée ; ainsi que la course folle aux mini-réacteurs nucléaires (SMR) pour un budget pharamineux – en pleine coupe budgétaire partout ailleurs (sauf pour l’armée). La guerre, la course aux énergies et à la compétitivité, sur fond d’intelligence artificielle et de techno-fascisme… Voici ce qui se décrypte à travers l’actualité intensive des dernières semaines, et ce, malgré les attaques par drone sur la centrale nucléaire la plus dangereuse au monde – simple « effet collatéral » de leur fonctionnement, où tout semble aller pour le mieux, dans le meilleur des mondes. L’info sera certainement oubliée d’ici quelques jours, et l’opinion publique passera à autre chose, avec l’aide des médias corrompus.
Aujourd’hui encore, la guerre cristallise toutes les angoisses liées à une nouvelle catastrophe nucléaire de la part des belligérants du conflit entre la Russie et l’Ukraine, et nous rappelle à quel point le nucléaire est un levier stratégique majeur pour les Etats (dissuasion et chantage à l’attaque nucléaire, production et trafic d’armes nucléaires, risques d’accident, pollutions et radio-activité,..).
Face à ces nouvelles de plus en plus désastreuses, continuons de nous opposer à la folie des Etats de se doter de centrales nucléaires ! A bas tous les Etats, les armées et le nucléaire !
16/02/2025
source de la photo : Handout / Ukrainian presidential press service / AFP Entre deux brèves plus ou moins longues sur les Jeux Olympiques, l’incendie à Marathon (sic!), de nouveaux meu... Lire la suite