Halloween à Bure : les affreux gâchent la fête et se ridiculisent

Les flics ont l’habitude de gâcher la fête. Ce 30 octobre 2025, ça n’a pas loupé : nos soupes et nos bières ont eu un goût poivré après que les gendarmes soient intervenus devant le bar de l’Augustine où nous fêtions Halloween. Interpellation, intimidations, gazages… On a été obligé·e·s de continuer la fête devant la gendarmerie le lendemain !

Tous les jeudis, c’est le bar hebdomadaire “Bois le jus” à Mandres-en-Barrois, près de Bure. Il est tenu par des militant·es contre CIGÉO depuis 4 ans à l’Augustine. On peut y boire et y manger pour pas cher, c’est un moment ritualisé de retrouvailles et de convivialité.

À la veille d’Halloween 2025, le bar était thématisé : soupe de courge, petits pains fourrés en forme de citrouille et sablés décorés en forme de cafard. Côté décoration : fausses toiles d’araignées, citrouilles et quelques déguisements. À l’extérieur, un braséro réchauffait les corps de ce froid automnal. C’était super chouette.

Lors du premier verre, on voyait déjà les gendarmes de l’ANDRA passer de manière ostensible devant le lieu dans leurs véhicules. Avant le service de l’entrée, ils repassaient devant les gens qui causaient dehors. Et alors que certain·es mangeaient leur soupe, ils repassaient encore.

Exaspéré·es, quelques camarades décident de déplacer le brazéro. Le but n’est pas de bloquer le passage, mais de dire que nous aussi, on est là. Dedans, le plat de résistance est servi et une grande tablée s’en délecte.

Lors de leur quatrième passage, les flics arrivent à trois voitures. Ils s’arrêtent, sortent soudainement et courrent vers les gens qui se réchauffaient autour du brazéro. Les violences démarrent aussitôt : les flics essayent directement d’arrêter une personne. Plusieurs personnes, alertées par les éclats de voix, abandonnent leur repas et sortent.

Devant les marches du bar, les bleus tirent physiquement une personne qui est retenue par les copaines, pendant plusieurs dizaines de secondes. Des gendarmes attrappent une autre personne au hasard, encore la bouche pleine, et parviennent à l’extraire sur la route.

Ils emportent cette personne vers un véhicule, et se font siffler par l’ensemble des personnes en présence. Ils deviennent très vite menaçants : gazeuse utilisée une première fois sur une personne, bousculades de militant·es, propos intimidants ou paternalistes, matraque téléscopique déployée… Le chef de la compagnie, à l’égo particulièrement fragile, finit par donner des coups de gazeuse sur toutes les personnes face à lui. La majorité se réfugie alors dans le bar, crachant leurs poumons, larmes aux joues pendant de longues minutes. Les conditions de la fête sont désormais enterrées.

Ensuite, pendant une heure, un véritable siège se met en place, avec des scènes ubuesques. Les flics contrôlent d’autres personnes (et les verbalisent parfois), ils tiennent des propos âgistes et classistes, rient et nous méprisent, nous comparent à des “terroristes” meurtriers, affirment que leurs caméras “sauvent des vies” quand on sait qu’elles sont utilisées quand ça les arrange pour les protéger eux ou leurs potes politiciens. Bref, ces pions sont convaincus qu’en ce lieu et place, ils sont autre chose que le bouclier de l’État et de son immonde projet d’enfouissement de déchets radioactifs face à la critique anti-nucléaire. Le comble de leur rôle se révèle lorsque des jeunes gendarmes viennent se réchauffer autour de notre brazéro, tout en faisant de l’oeil à nos pains fourrés qu’ils appellaient des “paupiettes”.

D’autres gendarmes, locaux, interviennent. Cette association de malfaiteurs assermentée utilise le prétexte d’une autre histoire sans aucun lien (dans laquelle des personnes se seraient réfugiées dans l’Augustine…) pour essayer de rentrer dans le lieu associatif. On entend qu’ils voudraient interpeller d’autres personnes, mais abandonnent le projet après de longues minutes.

La tension retombe et ils finissent par partir. Les personnes restantes goûtent amèrement le dessert trop poivré, en éternuant encore fréquemment.

Cette intervention musclée arrive dans un contexte où l’ancienne gare de Luméville est occupée “illégalement” depuis moins d’un mois. Même si notre solidarité a empêché un coup de filet plus important, nous devons craindre que les coups de pression des gardes de l’Andra se répètent à mesure que la situation se tend. Nous constatons que l’escadron de gendarmes a été fraîchement renouvelé : tout droit venus de Bourgoin-Jailleu entre Lyon et Grenoble, abreuvés de discours anti-gauchistes, incités à la provocation, sans aucune connaissance de leur nouveau terrain (de jeu). Qu’ils dégagent, et l’Andra avec !

 

Rappel : RDV à 12h le mercredi 5 novembre devant le tribunal de Bar-le-Duc pour l’audience de la procédure d’expulsion de la gare.

Lire aussi :Pizza 4 plombages ou Comment t’as fait pour te déchausser 4 dents ? J’ai juste mangé de la pizza” (2 novembre 2024, donc aussi pour Halloween…)

 

Rassemblement devant la gendarmerie de Void-Vacon

Suite à ce passage des affreux très mal déguisés en bleu, et à l’interpellation éhontée qui en a découlé, on décide d’aller continuer la fête des morts à Void-Vacon le vendredi 31 octobre. C’est dans sa petite gendarmerie au bord de la N4 que notre camarade est enfermée depuis hier soir.

Déguisé·es pour l’occasion, nous déployons une belle banderole colorée pendant quelques heures devant la gendarmerie : “Des bonbons, la copaine ou un sort !”

Un groupe de personnes déguisées devant une gendarmerie tiennent une banderole avec écrit : « des bonbons, la copaine ou un sort » et un dessin de citrouille.

Rassemblement à la gendarmerie de Void-Vacon : « des bonbons, la copaine ou un sort ».

 

Nous savons que notre camarade a pu voir notre banderole et entendu nos cris de solidarité.

“Libérez la copaine”

“Tout le monde déteste les gendarmes”

“Nous sommes déguisé·es, vous êtres monstrueux !”

“Plus de citrouilles, moins de patrouilles”

“Moins d’auditions, plus de bonbons”

“Les GM nous interpellent, à Void on fout le bordel”

 

En fin de journée, nous apprenons que sa garde-à-vue est renouvellée de 24h supplémentaires après une “confrontation” où le gendarme plaignant s’est ridiculisé par manque de crédibilité. Le policier a déclaré avoir mal au genou (après avoir mis des coups de genous à la copaine) : il a précisé que c’était “sans lien” avec la personne interpellée, qui a cependant deux bleus au dos.

La copaine sort samedi en début d’après-midi, sans aucune poursuite. Heureusement qu’on lui a gardé du dessert…

 

Pour soutenir le collectif anti-répression de Bure, rendez-vous sur cette page Hello Asso (CACENDR).
Pour soutenir plus généralement la lutte anti-nucléaire à Bure, rendez-vous sur cette page sur Bureburebure.info.

03/11/2025

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