Article original en anglais retrouvable ici où vous pourrez retrouver plus de sources en anglais. Cet article vient d’un outil de traduction automatique, des erreurs ont pu s’y glisser. Cet article se construit dans un dossier plus global de rassemblement d’argumentaires produits contre des projets d’enfouissement de déchets nucléaires de type CIGEO au Canada.

Le PLAN DU CANADA? . . . pas vraiment

Image avec texte : « LE PLAN DU CANADA? » . . . pas vraiment. A Nous, le Nord sans nucléaire, démantelez! wethenuclearfreenorth.ca

La Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN) fait la promotion de l’idée que l’enfouissement de tous les déchets de combustible nucléaire du Canada dans un dépôt géologique profond, tel que décrit dans son plan de gestion progressive adaptative, est le «plan du Canada».

Mais est-ce le plan du Canada? Est-ce qu’un vaste groupe de Canadiens bien informés de divers horizons a récemment choisi la stratégie d’enfouir tous les déchets de combustible nucléaire du Canada dans un dépôt géologique profond?

Pas du tout. Voici ce qui s’est réellement passé.


En 2004, la SGDN a retenu les services de Réseaux canadiens de recherche en politiques publiques inc. pour animer des groupes de discussion composés de Canadiens sur la gestion des déchets de combustible nucléaire. Les groupes de discussion servent habituellement à recueillir des commentaires et non à élaborer des plans nationaux. De plus, si les résultats devaient représenter les souhaits de tous les Canadiens, on s’attendrait à ce que les groupes soient nombreux, diversifiés et raisonnablement informés.

Examinons, en trois parties, la représentativité des groupes de discussion.

1. Pour être représentatif de tous les Canadiens, le nombre de participants aurait dû être important. L’était-il ?

Pas du tout. En fait, seulement 462 adultes canadiens ont participé aux groupes de discussion.

À titre de perspective, en 2004, le Canada comptait 31 946 300 habitants. Par conséquent, les 462 participants aux groupes de discussion de la SGDN représentaient 0,00144 % de la population canadienne.

2. Pour être représentatifs de tous les Canadiens, les groupes de discussion auraient dû se tenir dans divers endroits et collectivités. L’étaient-ils ?

Non. Des groupes de discussion ont été organisés exclusivement dans 12 grandes villes : Vancouver, Calgary, Saskatoon, Thunder Bay, Sudbury, London, Toronto, Ottawa, Montréal, Québec, Moncton et Halifax. Les emplacements étaient étrangement orientés vers l’est du Canada, où les électeurs urbains seraient plus enclins à favoriser le transport de déchets nucléaires vers une région rurale éloignée.

Les auteurs de l’étude ont réussi à faire correspondre la démographie des groupes de discussion à l’âge et au niveau de scolarité de la population canadienne actuelle. Cependant, seulement 10 % des participants à l’étude vivaient en milieu rural (ce qui n’est pas surprenant si les groupes de discussion ont eu lieu en ville), alors qu’en 2004, 22 % des Canadiens vivaient en milieu rural.

Fait particulièrement frappant, seulement 3% des participants à l’étude se sont auto-identifiés comme «Autochtones». Les auteurs de l’étude ont utilisé comme ligne directrice le Recensement de 2001 du Canada, qui indiquait que 4 % de la population canadienne était «Autochtone». On a critiqué le processus de recensement parce qu’il ne donnait pas le nombre exact d’autochtones (voir ctvnews. ca/milliers-d’autochtones-still-not-counted-in-census-1. 270878). Compte tenu de la proportion de membres des Premières nations et de Métis dans les collectivités proches des sites potentiels de la DGR près d’Ignace et de South Bruce, la représentation de 3% d’autochtones dans les groupes de discussion entrave les résultats de l’étude et rend leur utilisation actuelle non pertinente et offensante.

3. Pour représenter tous les Canadiens, les groupes de discussion auraient dû comprendre des Canadiens qui connaissaient bien les questions liées à l’énergie nucléaire et aux déchets, ainsi que des Canadiens qui n’avaient aucune connaissance ou opinion antérieure. Était-ce le cas?

Pas du tout. De nombreuses personnes qui avaient des opinions éclairées sur l’énergie nucléaire ou la gestion des déchets nucléaires ont été exclues de la participation, prétendument pour créer un lien entre les attitudes de la population canadienne en général et celles des participants aux groupes de discussion. Bien que cela puisse paraître raisonnable, le processus présentait également le potentiel d’éliminer ceux qui possédaient des connaissances techniques sur le sujet et d’orienter la population des participants vers les non-connaissables.

Les auteurs de l’étude admettent que l’une des difficultés de l’étude était que « peu de gens, en dehors des experts, connaissent les questions liées à l’énergie nucléaire ». Toutefois, cette difficulté a été aggravée par l’exclusion spécifique de ceux qui connaissaient le sujet.

Si l’on tient compte des groupes 1, 2 et 3, l’idée selon laquelle ces groupes de discussion représentaient tous les Canadiens (ou les représentent aujourd’hui) est certainement inexacte.

Qu’est-ce que les participants à l’étude ont réellement décidé?

Les auteurs de l’étude soulignent avec condescendance: «La plupart des gens ont du mal à imaginer l’impact possible, dans 500 ou 1000 ans, des décisions prises aujourd’hui. »

Cet énoncé ouvre la voie aux conclusions très générales et prévisibles de l’étude.

On n’a pas présenté aux participants d’options concrètes et physiques pour la gestion des déchets nucléaires. Au contraire, on leur a demandé de délibérer sur «le partage des droits et des responsabilités entre les générations» et «la garantie de la confiance dans une approche de gestion».

Les participant.es sont parvenus à de nombreuses résolutions. La SGDN n’en a pas tenu compte, par exemple : « Les générations futures doivent pouvoir accéder au combustible usé afin d’utiliser de meilleures technologies et de gérer le combustible usé de façon plus sécuritaire et plus efficace », et « Nous devons réduire la quantité de combustible usé que nous créons en économisant l’énergie, en évaluant les coûts et les avantages de tous les types d’énergie et en augmentant notre recours à d’autres sources d’énergie comme l’énergie éolienne et solaire ».

Cependant, comme il est expliqué en détail à la page 18 du document d’étude intitulé « Action responsable – Dialogue avec les citoyens sur la gestion à long terme du combustible nucléaire usé », les participant.es ont également décidé que la génération de Canadien.nes qui consomment l’énergie et produisent les déchets devrait être responsable des déchets.

À partir de cette résolution générale de l’étude du groupe de discussion de 2004, la SGDN semble avoir extrapolé l’idée beaucoup plus précise selon laquelle l’abandon des déchets de combustible nucléaire dans un dépôt géologique profond est le «plan du Canada».

C’est une excellente idée d’un point de vue promotionnel, mais elle n’est pas soutenue par les discussions qui ont eu lieu. Les Canadien.nes n’ont pas décidé que l’enfouissement de déchets nucléaires de haute activité dans une DGR devait faire partie du «plan du Canada». La SGDN en a décidé ainsi. C’est le plan de la SGDN.


Lire le rapport 2004 ici: Action responsable: Un dialogue avec les citoyens sur la gestion à long terme du combustible nucléaire usé

Nous vous invitons à communiquer avec We the Nuclear Free North et à vous joindre à la lutte pour empêcher l’abandon de déchets de combustible nucléaire dans le sous-sol rocheux du Nord-Ouest de l’Ontario.