Article original en anglais retrouvable ici. Cet article vient d’un outil de traduction automatique, des erreurs ont pu s’y glisser. Cet article se construit dans un dossier plus global de rassemblement d’argumentaires produits contre des projets d’enfouissement de déchets nucléaires de type CIGEO au Canada.
La création et l’exploitation d’un dépôt en géologie profonde (DGR) comme l’a proposé la Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN) pourraient ou contamineront les eaux de surface de trois façons principales :
1. Entrée dans les eaux de surface ou près des eaux souterraines à la suite d’accidents survenus pendant le transport
2. Lors de l’inspection / reconditionnement du combustible usé sur le site de dépôt
3. Migration des eaux souterraines contaminées de du dépot en géologie profonde à la surface
De plus, si la Société de Gestion des Déchets Nucléaires procédait à l’installation de grottes provisoires à faible profondeur «facultatives» pour l’entreposage du combustible usé sur le site, ou s’il y avait des accidents pendant le transfert du combustible usé des contenants de transport vers les contenants permanents ou pendant le transfert des contenants permanents vers les salles d’implantation du dépot en géologie profonde, on s’attendrait à d’autres rejets.
Collisions et déraillements pendant le transport: La Société de Gestion des Déchets Nucléaires prévoit d’enfouir tous les déchets de combustible nucléaire hautement radioactif du Canada dans un dépôt géologique profond à environ 500 mètres sous la surface. Cela impliquera le transport d’environ 100 000 tonnes de déchets d’aussi loin que le Nouveau-Brunswick jusqu’au site choisi : deux ou trois camions par jour parcourront la Transcanadienne pendant 50 ans. Les accidents de camions de transport ont augmenté à un rythme alarmant dans le Nord de l’Ontario. Les temps de réponse sont longs jusqu’aux sites d’accidents. Si l’une de ces cargaisons était rompue lors d’un accident, des matières radioactives pourraient pénétrer dans les eaux de surface par de petits lacs, des rivières ou même le lac Supérieur. Une fois introduit dans la voie navigable, il serait irrécupérable, avec le potentiel de résultats extrêmement dévastateurs.
Bien que les détails sur la façon dont le processus se déroulera n’aient pas été divulgués et que la Société de Gestion des Déchets Nucléaires qualifie l’information actuelle sur l’usine d’emballage du combustible usé de «conceptuelle», il est clair que le combustible usé qui arrive sur les lieux dans des contenants de transport sera réemballé dans différents contenants pour l’enfouissement souterrain. On s’attend à ce que cela se produise dans un bâtiment sur place, construit spécialement à cet effet. La Société de Gestion des Déchets Nucléaires n’a pas précisé la durée pendant laquelle le matériel pourrait être entreposé à la surface en attendant l’inspection et le réemballage. Les sous-produits contaminés du processus de reconditionnement dangereux devront être gérés. Les déchets liquides seront générés par les puisards souterrains du dépôt en géologie profonde mais aussi par les processus de « décontamination » de l’usine d’emballage des combustibles usés.
Bien que non détaillé, le plan de la Société de Gestion des Déchets Nucléaires à ce jour consiste à utiliser des bassins de décantation pour recueillir ces déchets radioactifs liquides, puis à rejeter l’eau dans un plan d’eau local.
Le plan «conceptuel» de la Société de Gestion des Déchets Nucléaires ne prévoit aucun plan de surveillance des eaux de surface pour détecter les radionucléides, même aux points de rejet dans les eaux de surface avoisinantes.
L’installation de reconditionnement aura un caractère permanent tant que le combustible irradié sera transporté (au moins 45 ans) et créera la possibilité que des matières radioactives pénètrent dans les eaux de surface pendant toute la durée de son exploitation et plus longtemps si le sol lui-même devient contaminé.
La Société de Gestion des Déchets Nucléaires a également été vague sur la possibilité d’entreposer temporairement des déchets nucléaires de haute activité dans ce qu’elle a appelé l’«option d’entreposage peu profond». Bien qu’ils n’aient pas défini à quoi cela ressemblerait, ils y ont fait référence dans chaque version du plan du dépôt en géologie profonde. Compte tenu de la logistique de la construction du dépôt en géologie profonde, du transport du matériel, de l’inspection et du reconditionnement, il n’est pas surprenant de voir des déchets nucléaires de haute activité entreposés à la surface ou près de la surface pendant de longues périodes. Cela permettrait également aux matières contaminées de pénétrer directement dans les eaux de surface. [Référence : Voir SGDN : Mars 2021 – Mise en œuvre progressive de la gestion adaptative 2021-2025 – page 40. ]
La question de la contamination potentielle des eaux souterraines par un dépôt géologique profond (DGR) est peut-être l’une des plus grandes préoccupations et aussi l’une des plus difficiles à prévoir. La science de l’hydrogéologie (étude de la présence, de la répartition et du mouvement de l’eau sous la surface de la Terre) est un domaine relativement nouveau. Cela s’explique en partie par la difficulté de la mesurer et de l’étudier.
En outre, la difficulté de modéliser le mouvement des eaux souterraines augmente considérablement avec leur profondeur sous la surface. Les hydrogéologues font des prévisions fondées sur la géologie, l’intégrité des formations rocheuses et d’autres facteurs propres à chaque région, mais le manque d’information signifie une certitude limitée quant aux conclusions tirées, qui devraient être nuancées.
Les études hydrogéologiques sont devenues une exigence acceptée pour les propositions concernant les fondations de nouveaux bâtiments, la construction de barrages, les permis d’extraction de granulats (carrières de gravier) et les sites d’élimination des déchets domestiques ou commerciaux. Toutes ces activités concernent des profondeurs souterraines relativement peu profondes où l’on s’attend à ce que les eaux souterraines soient actives et où des mesures effectives sont possibles à l’aide de puits forés à partir de la surface.
En ce qui concerne l’étude hydrogéologique en profondeur, l’industrie minière a effectué un travail considérable au fil des ans. Les mines ont été exploitées à des profondeurs beaucoup plus grandes que celles proposées par la Société de Gestion des Déchets Nucléaires. L’eau migre par le chemin de moindre résistance vers les zones de basse pression. Toute caverne souterraine offrira la possibilité à l’eau souterraine de s’accumuler. L’eau recueillie dans les mines en exploitation doit être pompée à la surface pour que les travaux puissent se poursuivre en toute sécurité. Si une mine devient inactive et que le pompage de l’eau cesse, la mine se remplit graduellement d’eau. En effet, la zone de moindre résistance serait vers le haut une fois que l’eau a atteint le « fond rocheux ».
La Société de Gestion des Déchets Nucléaires propose de créer une caverne souterraine, de la remplir de bidons de combustible usé, de la sceller et de s’en aller. La question de savoir si les récipients résisteront ou non aux forces de la chaleur, de la pression et de la réaction chimique ou combien de temps leur défaillance pourrait prendre fait l’objet d’une discussion distincte. Toutefois, on s’entend généralement pour dire que l’eau pénètrera dans le dépôt en géologie profonde (en fait, le plan de la Société de Gestion des Déchets Nucléaires repose sur l’eau saturant l’argile bentonite que la Société de Gestion des Déchets Nucléaires décrit comme l’une des barrières de sa conception à barrières multiples). Avec le temps, cette eau migrera presque certainement vers la surface, suivant le chemin de moindre résistance. Le temps nécessaire dépendra de la géologie spécifique (porosité) et de l’intégrité (degré de fracturation) de la roche sur le site.
Les résultats de ce que propose la Société de Gestion des Déchets Nucléaires sont extrêmement difficiles à étudier et à quantifier et impossibles à prévoir avec certitude. Ajoutons à cela la durée à prendre en considération en cas de défaillance potentielle et les conséquences irréversibles et dévastatrices d’une telle défaillance dans le cas de matières hautement radioactives. La question devient celle du risque par rapport à l’incertitude avec des enjeux extrêmement élevés. Malgré ce que la Société de Gestion des Déchets Nucléaires a dit ou dira, le dépôt en géologie profonde proposé représenterait une vaste expérience réelle qui pourrait avoir des résultats dévastateurs.
Malgré les difficultés qu’il y a à faire des prévisions à très long terme sur la façon dont les radionucléides se déplaceraient du dépôt en géologie profonde aux eaux de surface, l’industrie nucléaire reconnaît depuis des décennies[1] qu’il y aura des rejets de radionucléides à la surface, et donc dans les eaux de surface. Le débat ne porte pas sur la question de savoir si des radionucléides seront libérés, mais sur le moment, la quantité et les effets.
L’hydrologie (étude des propriétés et du comportement des eaux de surface) est beaucoup plus facile à étudier, modéliser et quantifier. De nombreux outils ont été mis au point pour prévoir les débits de surface en tout point le long d’un bassin hydrographique. Les modèles numériques d’élévation (DEM) ont permis d’utiliser la topographie pour modéliser les débits des rivières. «L’Ontario Flow Assessment Tool (OFAT) crée des bassins hydrographiques, en calcule les caractéristiques, exécute des modèles hydrologiques et présente des statistiques sur les débits d’eau. »[2] Ces outils, associés à un réseau de stations de surveillance des débits signalant les débits réels en temps réel, constituent une base pour des prévisions hydrologiques utiles.
On a créé des bassins hydrographiques en utilisant un DEM pour organiser la façon dont nous définissons les débits de surface. Les bassins hydrographiques primaires couvrent la plus grande zone géographique et divisent un continent en zones qui se déversent dans l’un des océans ou d’autres grandes étendues d’eau. Ils sont subdivisés en bassins hydrographiques plus petits afin d’obtenir une échelle plus exploitable. Il s’agit de bassins hydrographiques secondaires, tertiaires et quaternaires.
Bien que l’on ne connaisse pas quantitativement le risque que les contaminants pénètrent dans les eaux de surface (tel qu’indiqué ci-dessus), le chemin qu’ils prendraient s’ils atteignaient la surface est assez prévisible Les bassins versants tertiaires de cette partie du Nord-Ouest de l’Ontario sont concluants. La région du lac Revell à l’étude se trouve en amont de deux bassins hydrographiques tertiaires très importants : les bassins hydrographiques de la rivière Wabigoon et de la rivière Turtle. Ces deux bassins versants contribuent aux débits de la rivière Winnipeg, se prolongeant vers le nord à travers le lac Winnipeg et rejoignant éventuellement la rivière Nelson dans le nord du Manitoba avant d’entrer dans la baie d’Hudson.
Le site du dépôt en géologie profonde proposé se trouve juste à l’ouest d’Ignace : deux bassins versants tertiaires sont directement exposés, soit le bassin versant de Wabigoon et le bassin versant de la rivière Turtle. Télécharger un PDF de cette carte.
La rivière Wabigoon rejoint la rivière English près de la collectivité de Grassy Narrows et, ensemble, ils rejoignent la rivière Winnipeg près de la collectivité de Wabaseemoong au nord de Kenora. Comme il a été bien documenté, la rivière Wabigoon a été contaminée par du mercure industriel provenant de l’usine de pâtes et papiers de Dryden sur une période de cinq à dix ans.
La rivière Wabigoon rejoint la rivière English près de la collectivité de Grassy Narrows et, ensemble, ils rejoignent la rivière Winnipeg près de la collectivité de Wabaseemoong au nord de Kenora. Comme il a été bien documenté, la rivière Wabigoon a été contaminée par du mercure industriel provenant de l’usine de pâtes et papiers de Dryden pendant une période de cinq à dix ans au cours des années 1960. Le poisson contenant du mercure dont Grassy Narrows dépendait est à l’origine de la maladie de Minamata[3], une maladie dévastatrice du système nerveux. Les effets de cette contamination se font encore sentir aujourd’hui.
La rivière Turtle coule vers le sud-ouest à partir du site du lac Revell dans la rivière à la Pluie au lac à la Pluie, puis dans le lac des Bois avant de se jeter dans la rivière Winnipeg à Kenora. La rivière Winnipeg coule vers le nord à travers le Manitoba et devient une partie de la rivière Nelson qui se jette dans la baie d’Hudson.
Même si l’on ne dispose pas d’informations hydrogéologiques locales sur le niveau de risque des contaminants des eaux souterraines, on sait qu’avec le temps, il y aura des rejets de radionucléides du dépôt en géologie profonde dans l’environnement de surface.
De plus, d’après les renseignements préliminaires diffusés par la Société de Gestion des Déchets Nucléaires, on s’attend à ce que les éléments radioactifs pénètrent directement dans les eaux de surface lors du reconditionnement à la surface avant d’être déposés sous terre. Au fil des ans, la Société de Gestion des Déchets Nucléaires a été vague au sujet du plan facultatif pour l’entreposage à faible profondeur, mais s’il était appliqué, il présenterait un secteur de risques supplémentaires. En fait, on sait que les plans de la Société de Gestion des Déchets Nucléaires changent régulièrement à mesure que des objections surviennent et que des renseignements sont connus. Il semble contre-intuitif de demander à une collectivité comme Ignace ou la nation ojibway de Wabigoon Lake de démontrer sa volonté d’accepter les risques associés à ce projet, alors que le projet lui-même est encore largement indéfini.
~ Charles Faust
Nous, le Nord dénucléarisé
18/03/2022
Notes de bas de page
{1] Voir par exemple l’article https://pubs. cnl. ca/doi/pdf/10. 12943/ANR. 2013. 00018 . Il convient de noter qu’il ne s’agit pas de déterminer si des radionucléides seront rejetés par un dépôt en géologie profonde, mais plutôt de comparer les rejets du combustible CANDU à ceux du combustible retraité.
[2] Ontario Flow Assessment Tool https://www. lioapplications. lrc. gov. on. ca/OFAT/index. html?viewer=OFAT. OFAT&locale=en-ca
[3] Journal de l’Association médicale canadienne 2017 6 févr. ; 189(5): E213–E215. https://www. ncbi. nlm. nih. gov/pmc/articles/PMC5289874/