Petit rappel des faits
Dans la nuit du 18 septembre 2017 cinq véhicules de la gendarmerie sont incendiés dans la caserne Jourdan à Limoges. Le lendemain 19 septembre s’ouvre le procès de 8 individus pour la voiture de police brûlée en mai 2016 quai Valmy à Paris. Le même jour un communiqué signé de la R.A.G.E. (Révolte Anarchiste des Gendarmes Exilés) revendique l’incendie à la caserne Jourdan :
Nous ne voulons plus tabasser les manifestant-e-s lors des manifestations.
Nous ne voulons plus terroriser la population en Nouvelle Calédonie ou en Guyanne.
Nous ne voulons plus servir de garde-chiourme dans les tribunaux.
Nous ne voulons plus faire office d’armée d’occupation en banlieue ou dans les anciennes colonies.
Nous ne voulons plus obéir au politiciens et servir de bras armé du Capital.
Nous ne voulons plus de chef du tout.Lire le communiqué complet : Répandre la R.A.G.E sur Indymedia Nantes.
6 mois plus tard, l’état se venge, perquisitionne et enferme. Limoges, Toulouse, Amiens, 4 perquisitions pour 3 gardes à vue. Association de malfaiteurs, bande organisée, destruction par moyens incendiaires…Comme dans des enquêtes similaires ces dernières années, les chefs d’inculpations sont larges et ont permis de déployer un vaste panel d’outils d’investigations particulièrement intrusifs.
S. un anarchiste n’habitant pas loin de la caserne de Jourdan à Limoges fait partie des trois arrestations. Le 27 mars 2018, après 6 mois d’enquête, de filatures, d’écoutes téléphoniques, de sonorisation d’appartement, de prélèvements illégales d’ADN et 4 jours de GAV, S. est placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Limoges sous mandat de dépôt criminel d’un an.
Le 8 avril 2019, après plus d’un an de détention provisoire, S. sort de prison mais avec un bracelet électronique. Il est placé sous assignation à résidence en surveillance électronique (ARSE) à Amiens. Le 16 mars 2020, la veille du premier confinement, après un an d’assignation à résidence, on lui retire le bracelet électronique, il reste ensuite soumis à un contrôle judiciaire strict. Trois ans plus tard, après deux perquisitions sans suite à son appartement par la PJ puis la DGSI et 5 ans après son arrestation, S. est renvoyé en correctionnel pour destruction par moyen incendiaire.
S. n’ira donc pas en cour d’assise : la procédure n’est plus criminelle pour « une bonne administration de la justice », S. n’est plus une bande organisée à lui tout seul, cette circonstance aggravante tombe aussi. L’affaire se dégonfle tellement que le procureur panique et demande à ce que S. soit inculpé également pour refus ADN et signalétique.
Ce procès révèle la violence judiciaire et policière que déploie l’état contre les révoltés et les indésirables : les flics et ses juges utilisent toutes les techniques de l’arsenal juridique pour surveiller et punir avant même un éventuel procès.
L’association de malfaiteur, la bande organisée, la détention provisoire, les perquisitions à répétitions, les gardes à vue, l’assignation à résidence et le contrôle judiciaire permettent de faire du renseignement, d’intimider, de contrôler, de faire peur et de casser les solidarités.
Que ce soit à Bure, Rennes, Tarnac, Limoges, Toulouse ou Beaumont-sur-Oise, avec ou sans la SDAT, l’état réprime sans se préoccuper de ses propres lois quitte à ce que les tribunaux relaxent derrière ou couvrent par une peine, la prison déjà effectuée.
En ces temps de mouvement social
nous sommes toutes et tous concerné-e-s par la répression !
Soyons solidaire des révolté-e-s !
Rassemblement 28 février 2023 à partir de 8h
Cité Judiciaire de Limoges
Place Winston Churchill