Manif’: C’est sans le nucléaire que vivront nos terres

Pour le 2 septembre 2023 nous appelons à une grande manifestation paysanne et antinucléaire au départ du village de Bure dans la Meuse.

Contre la relance du désastre nucléaire voulue par Macron et pour défendre nos territoires, nous souhaitons rassembler nos forces afin de protéger les terres menacées par le centre d’enfouissement de déchets atomiques Cigéo en Lorraine. Nous invitons tout.es les acteur.ices des luttes environnementales, paysan.es ou non, à se retrouver au campement des « Luttes Paysannes et Rurales » près de Bure dès la fin août, pour se rencontrer et préparer une journée de manifestation forte et joyeuse. La manifestation déclarée déambulera entre les villages de Bure et Mandres-en-Barrois afin de nous confronter aux impacts écologiques et territoriaux des futurs travaux prévus par l’Andra.

Défendre le vivant

Durant les récentes crises sanitaires, militaires et énergétiques, et malgré un contexte de chaos climatique, de sécheresses et d’incendies pulvérisant tous les records, la France a accéléré son programme de relance du nucléaire. Pourtant rien ne laisse penser que cette technologie soit une solution aux problèmes environnementaux actuels. Seuls des lobbies industrialistes défendent l’atome comme bénéfique. Au vu des évènements autour la centrale de Zaporijia au carrefour des combats en Ukraine, nul ne peut nier le danger qui émane du nucléaire dit « civil ». De nombreuses autres installations d’Europe de l’ouest sont également en bout de course, même si les nucléocrates veillent à leur prolongement au nom du profit et en dépit des nombreuses alertes autour de la sureté et la sécurité.

Depuis ses origines, l’industrialisation de l’usage du nucléaire a toujours servi à des fins militaires. De l’Algérie au Pacifique, la France a imposé après-guerre un programme nucléaire pour consolider sa puissance coloniale et géostratégique. L’atome n’est pas un symbole du progrès scientifique mais une menace réelle, environnementale et sociétale, contre laquelle nous combattons de toutes nos forces.

C’est principalement en France que les lobbies capitalistes opposés au vivant et les ingénieurs médiatiques techno-solutionnistes nous racontent que le nucléaire sauvera le climat. Pourtant, la construction de nouvelles centrales durerait bien trop longtemps pour espérer être une solution effective. Le discours pronucléaire fait abstraction de tous les impacts néfastes, des risques encourus et de l’impossibilité du financement d’une telle renaissance industrielle.

Pour nous, la seule perspective de changement de cap imaginable est une remise en culture et une réappropriation radicale de nos campagnes et territoires. Nous portons une perspective de transformation sociale, écologique et démocratique qui tient compte des alertes actuelles et qui affirme clairement que continuer comme avant, c’est aller à notre perte.

L’État nucléaire tue

Partout dans le monde – que les États continuent ou non de miser sur l’installation de nouvelles centrales – le problème des déchets, toxiques pour des millénaires, reste sans solution. La France a décidé d’imposer son projet de centre d’enfouissement Cigéo dans le sud-meusien (en Meuse et Haute-Marne), avec la violence et les capitaux que cela implique. Aujourd’hui, la déclaration d’utilité publique (DUP) en poche depuis fin 2021, l’Andra se prépare à déclarer des travaux et a déposé la déclaration d’autorisation de création (DAC) en début d’année. Au delà des risques technologiques consciemment encourus et de l’impossibilité de prévoir le financement et la sécurité du centre Cigéo, c’est aussi le mépris des souhaits et intérêts des populations qui nous révolte.

L’état nucléaire se fiche de toute forme de démocratie, comme nous le rappellent la violence de l’extractivisme de l’uranium dans les anciennes colonies, comme le démontrent les meurtres commis pour imposer le nucléaire; de la mort de Vital Michalon à Creys-Malville en 1977 en passant par le plasticage du Rainbow Warrior à Auckland par la DGSE en 1985 et le décès de Sébastien Briat en 2004 à Avricourt en Lorraine. Ceci nous est rappelé par la violence policière, judiciaire et carcérale actuellement subie par des milliers manifestant.es, lorsqu’ielles s’opposent aux réformes néolibérales du gouvernement, à la dévastation du vivant, et à un Etat policier raciste et colonial, en ville ou à la campagne, à Sainte-Soline ou à Nanterre.

Pour un avenir écologique et social

Nous défendons un avenir social et écologique qui renversera l’imaginaire technocratique des élites de l’atome. Nous manifestons pour des campagnes vivantes et pour un avenir désirable. Nous nous mobilisons pour souligner notre refus de la relance du nucléaire dont l’ritage menacerait durablement notre capacité à l’autodétermination et à l’autonomie matérielle.

Cigéo et tous autres projets d’enfouissement toxiques menacent le vivant. Avec des pratiques paysannes et rurales respectueuses, nous défendons la terre, l’eau et tout ce qui fait vivre nos campagnes avec nos cœurs, nos corps et nos idées claires.

Nous mettons en place des pratiques d’avenir et des activités éducatives et culturelles en opposition radicale au désert nucléaire qui nous menace. C’est par le bas que nous renverserons leur table du profit, et sur les débris de leur désastre nos enfants cultiveront !

Nous appellons tou.tes les personnes opposantes à Cigéo, ami.es de la lutte de Bure, les habitant.es du secteur menacé ainsi que les participantes aux rencontres de luttes paysannes et rurales à rejoindre notre manifestation festive et déterminée au départ de Bure le 2 septembre a 14 heures.

La Lutte est fertile !

05/08/2023

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