Reçu par mail:
J’ai appris le suicide récent d’une camarade qui avait occupé le bois Lejuc avec moi en 2017. Je lui ai dédié un poème que j’avais écrit à l’époque, à elle et une autre personne qui s’est suicidée à la Gare après l’expulsion, et aussi une autre camarade qui s’est suicidée après avoir vécu à Bure et dans la forêt.
Poeme écrit pendant occupation du bois Lejuc, et qui est maintenant dédié à Crapule, Relou et Méduse, et a toustes celleux qui ont lutté pour guérir, et lutté tout court, et qui n’ont jamais guéri.
Quand la nuit me brûle les yeux et les mains
Mes camarades
Vous étes les etoiles au-dessus de mon chemin
Vous êtes le soir chaud qui m’enveloppe
Et l’ombre tombée des feuilles
Vous étes la forêt, loin du désert ou j’ai grandi
Où je suis restée petite
Vous êtes la grâce des corps qui transpirent et soupirent
La grâce qui m’inspire
Vous êtes la longue danse des visages et des masques
Les regards fuyants et étincelants
Vous êtes le vent chantant de l’orage
Qui embrasse les blessures avant de les rouvrir
Vous êtes le feu qui me nourrit et qui me terrifie
Et que j’aime.
Chloé
03/04/2024