Le Ministère de l’Intérieur confirme son hostilité envers les mouvements et organisations sociales qui veulent en finir avec l’injustice: le 21 octobre le collectif «Bloc Lorrain», association de loi 1901, s’est vu notifier une dissolution par le Ministère Darmanin. Après le groupe antifasciste «La Gale» de Lyon et le site d’informations «Nantes révoltée», la répression et la censure s’abattent à nouveau sur des projets militants, essentiels à nos yeux pour une projection révolutionaire en confrontation avec l’ordre capitaliste.
Le Bloc Lorrain, qui a émergé de la mouvance des gilets jaunes, regroupe environ 200 militant·es et est actif principalement dans l’Est de la France. Ses activités se trouvent effectivement parfois en confrontation avec l’Etat français et ses forces de l’ordre (elles-mêmes régulièrement jugées et dénoncées par les tribunaux et ONG nationales et internationales). Mais ceci n’est pas du tout une caractéristique inhérente au Bloc Lorrain. Les acteurs des mouvements sociaux et écologiques, qui ne sont pas obligés de se défendre, quand la brutale injustice d’un État de plus en plus autoritaire frappe, se font de plus en plus rares. Le reproche d’attiser la haine anti-police, au vu des violences d’Etat commises ces dernières années, nous parait absurde. Seul le démantèlement de la police représente une perspective pour mettre fin à la haine envers eux et leur haine envers nous.
Le régime de Macron (dégage!) désigne grossièrement des initiatives sociales, médiatiques, écologistes et opposées au capitalisme comme des ennemi·es de la paix sociale. Il ne peut pas admettre, que la justice sociale et écologique pour laquelle nous luttons toustes mettra forcément en péril une partie de ses lois, créés contre les principes démocratiques et en soutien aux privilégié·es. Par ailleurs, le gouvernement français ressemble de plus en plus à une mafia de vieux mecs corrompus dont personne (à part l’Elysée, Matignon et le CAC40) n’entend la légitimité.
L’argumentaire du Ministère avançant que le Bloc promeut et agit avec violence est surtout une réduction massive et inadéquate de la complexité organisationelle et politique des structures en lutte. Le Bloc Lorrain est avant tout actif dans l’écologie et le social en organisant du soutien aux personnes précaires. Qui de nos jours s’opposerait aux maraudes? Qui de nos jours pourrait ne pas sympatiser avec un groupe, qui pour mettre en oeuvre la justice climatique, vient éteindre des enseignes lumineuses illégales ou contester le redémarrage de la centrale à charbon de Saint-Avold?
Tous les agissements et actions du Bloc Lorrain ne font pas toujours consensus dans les milieux de gauche (ce qui est par ailleurs le cas de tous les groupes agissant au sein des mouvements sociaux). Pourtant nous sommes nombreuses à vouloir lutter avec et pour le Bloc Lorrain, qui en quelques années a enrichi la lutte dans l’Est et au-delà. Ce sont ses engagements contre l’ordre établi entre Bruxelles et Paris, ses capacités de soutien aux inculpé·es des procès en lien avec CIGEO et leur engagement concret sur le terrain, en ville ou à la campagne, qui dérangent Jupiter. La dissolution de l’asso du Bloc Lorrain ne mettra pas fin aux dynamiques anticapitalistes dans la région – au contraire. Nous comptons élever nos voix haut et fort, aujourd’hui et demain, pour dénoncer un Etat violent qui censure et dissout tout ce qui va à l’encontre de ses logiques destructives de croissance outrancières et écocides.
Le 5 novembre une manifestation de soutien aura lieu à 13 heures, Place Maginot à Nancy.
Venez toustes et montrez qu’on ne se laissera pas faire!
Pas de guerre, sauf celle entre les classes !
Défendons le Bloc Lorrain!
Des habitant·es du sud de la Meuse en opposition à la poubelle nucléaire
Cagnotte pour les frais de justice : https://www.helloasso.com/associations/le-bloc-lorrain/
01/11/2022