A la suite, 2 articles publiés à l’origine sur le média parlant d’Asie centrale novastan publié en septembre et en décembre 2019.
Orano et le Comité d’État ouzbek pour la Géologie ont signé des accords pour préciser les investissements et leur plan d’action en Ouzbékistan pour 2020. Orano confirme ainsi son intérêt pour l’extraction d’uranium dans le désert ouzbek.
Le 3 décembre dernier, Orano (ex-Areva) et le Comité d’État ouzbek pour la Géologie ont terminé leur négociation sur la création d’une co-entreprise, Nurlikum mining, qui devra investir entre 13 et 14 millions de dollars dans l’exploration des trois sites d’uranium proposés à la compagnie.
Cette décision d’Orano Mining, la branche dédiée à l’extraction d’uranium de la multinationale de l’énergie nucléaire française, met en application des accords signés à Paris en septembre dernier.
Un directeur français et des salariés ouzbeks
Dans le détail, Orano Mining et le Comité d’État ouzbek pour la Géologie ont mené à bien toutes les procédures d’approbation et les activités requises pour l’enregistrement rapide de la co-entreprise, qui se nommera « Nurlikum mining », annonce le communiqué du Comité. Les deux partenaires ont signé l’accord final pour la création de l’entreprise commune ainsi que les documents constitutifs comme la charte, l’acte constitutif et le contrat d’achat de produit, entre autres.
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Le communiqué précise également que les deux parties se sont entendues sur la nomination du directeur général et du conseil de surveillance de Nurlikum mining. Ce directeur général sera français, comme l’a précisé Orano à Novastan, sans pour autant donner un nom. Comme l’explique le communiqué de la multinationale française, Nurlikum mining sera basée à Tachkent, la capitale du pays. Plus de neuf salariés sur dix de la co-entreprise devraient être des Ouzbeks.
Un capital de plus de 26 millions de dollars
La co-entreprise est détenue à 51 % par Orano et 49 % par le Comité pour la géologie ouzbek. Cependant, la contribution du Comité d’État pour la géologie au capital de la co-entreprise se fera sous la forme de coûts historiques pour des travaux d’exploration précédemment effectués. De son côté, Orano apportera entre « 13 et 14 millions de dollars d’investissements » en 2020, comme le précise l’entreprise à Novastan.
Au total, Nurlikum mining est 250 milliards de soums ouzbeks, soit environ 26,4 millions de dollars, explique Orano.
Trois champs d’uranium sur des roches en grès
Selon le décret du gouvernement ouzbek paru le 5 septembre dernier, suite à la signature des accords à Paris, Nurlikum mining a obtenu trois champs d’exploration d’uranium de « grès » faisant référence au type de roche : Yangykuduk, Djengeldi Nord et Sud. Si les travaux d’exploration confirment la possibilité d’exploitation, alors Nurlikum mining aura la possibilité d’extraire l’uranium sur ces trois champs. « Les premiers résultats devraient être connus à l’issue d’une période d’exploration qui durera environ 3 ans », explique Orano.
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Selon le média ouzbek en ligne Gazeta.uz, les gisements d’uranium de type grès n’étaient auparavant pas proposés aux entreprises étrangères et réservés à l’exploitation par l’entreprise ouzbèke métallurgique et minière de Navoï, qui détient un monopole sur l’extraction d’uranium et son enrichissement dans le pays. Jusqu’ici, le gouvernement ouzbek essayait plutôt d’attirer des investisseurs étrangers pour exploiter des gisements d’uranium dans des roches de schiste noir, plus chères à exploiter du fait d’une perméabilité plus forte. En fonction des résultats de l’exploration, Orano fera varier ses méthodes d’exploitation. « Si les résultats des campagnes d’exploration sont positifs, une extraction par lixiviation in situ est envisagée », précise l’entreprise à Novastan. La technique, déjà utilisée au Kazakhstan par l’entreprise française, vise à injecter une solution acide dans le sol pour dissoudre la roche et atteindre le précieux matériau.
Orano sera ainsi la première compagnie étrangère à rentrer en Ouzbékistan, à travers la co-entreprise Nurlikum mining, sur des gisements plus intéressants économiquement.
La rédaction
La multinationale de l’uranium française a signé un accord de partenariat avec l’Etat ouzbek le 4 septembre dernier. Il prévoit la création d’une co-entreprise pour explorer de nouveaux gisements dans le désert du Kyzylkoum et un investissement initial de 20 millions de dollars. Orano répète le schéma qui lui a bien réussi au Kazakhstan.
Orano (ex-Areva) a annoncé avoir signé le 4 septembre dernier un partenariat avec le comité d’Etat pour la géologie et les ressources minérales (GoscomGeology) ouzbek pour explorer et à terme exploiter l’uranium ouzbek. Pour ce faire ils vont créer une co-entreprise dans les mois à venir qui sera détenue à 51% par Orano et à 49% par GoscomGeology, répétant à l’identique la coentreprise qu’ils ont crée au Kazakhstan il y a plus de 20 ans avec Katco.
Cet accord intervient après un an de négociations et de prospections en coulisses entre Orano et les autorités ouzbèkes. En juin dernier, les discussions s’étaient accélérées.
Selon l’ambassade ouzbèke en France, l’accord, signé à Paris dans les locaux d’Orano, permettra « d’attirer jusqu’à 20 millions de dollars d’investissements étrangers directs au stade initial du projet et d’environ 150 millions de dollars en cas de découverte d’un gisement commercialisable« . Toujours selon l’ambassade ouzbèke en France, l’objectif est « de produire quelque 1 500 tonnes d’uranium par an« . Des chiffres confirmés par Orano à Novastan.
L’exploitation débutera en 2020
Selon le communiqué de presse d’Orano, l’exploration pour de nouveaux gisements commencera début 2020 et va se concentrer sur la région de Navoï et le désert du Kyzylkoum, dans le centre du pays. Une région où se trouvent déjà les principales mines d’uranium d’Ouzbékistan.
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Selon le directeur de la Business Unit Mines d’Orano Nicolas Maes, cet accord permet à Orano « la diversification géographique des activités minières du groupe et consolide sa présence en Asie centrale. Il participe au renforcement des relations de coopération entre la France et l’Ouzbékistan. L’Ouzbékistan dispose d’une longue expérience dans l’exploitation des gisements d’uranium en ISR1 (…)».
Selon le Financial Times, l’Ouzbékistan est le septième producteur mondial d’uranium. En 2017, le pays le plus peuplé d’Asie centrale a été le cinquième plus gros fournisseurs parmi toutes les importations d’uranium des États-Unis. Au cours des six premiers mois de 2018, l’Ouzbékistan a vendu de l’uranium pour 106 millions de dollars.
Un géant en devenir
Dans le détail, la particularité de l’uranium d’Ouzbékistan est qu’il est l’un des moins chers au monde à extraire : le prix moyen pondéré est de 37,7 dollars par livre d’équivalent d’uranium U3O8. Moins cher qu’en Russie (31,5 dollars la livre), au Kazakhstan, (38,3 dollars), au Canada (40,6 dollars) et en Australie (42,4 dollars), les principaux producteurs mondiaux.
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Pour Paris, l’Ouzbékistan vient s’ajouter au Kazakhstan, déjà premier fournisseur d’uranium de la France. Continuant de faire de l’Asie centrale une région stratégique pour l’approvisionnement en uranium, indispensable à la production électrique française.
La rédaction
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