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Rappel : la Gare de Luméville et la lutte anti-nucléaire
La Gare a été achetée en 2007 pour s’opposer au projet de décharge nucléaire Cigéo imposé par l’ANDRA (Agence Nationale de Gestion des Déchets Radioactifs). C’est sous le village de Bure que seront stockés les déchets les plus radioactifs de France pendant 100.000 ans. Tout ça, pour qu’on puisse, via l’énergie nucléaire, utiliser des Intelligences Artificielles, avoir un troisième frigo, ou produire des armes de destruction massive.
La Gare se situe sur le trajet de la voie ferrée qui doit acheminer les déchets nucléaires dans le sous-sol. Une procédure d’expropriation a été lancée par l’ANDRA qui peut légalement prendre possession du terrain depuis le 11 octobre 2025 (lire le précédent texte du 05/10/2025).
Vers la fin du combat administratif
La première phase de l’expropriation de la Gare, qui a duré 18 mois, s’est terminée le 11 octobre. Force est de constater que nous ne sommes pas parti·e·s. Le fait d’être exproprié ne signifie pas que les flics interviennent directement. L’ANDRA a donc lancé une nouvelle procédure pour obtenir le recours à la force publique, c’est-à-dire à une armée de gendarmes, pour nous déloger. Le 5 novembre 2025, lors d’une audience au tribunal de Bar-le-Duc, nous avons appris que cette procédure était mal adressée : aux ancien·ne·s propriétaires plutôt qu’aux occupant·e·s actuel·le·s de la Gare. Cette erreur retarde un peu le moment où les flics auront l’aval de la justice pour attaquer.
Il est difficile d’estimer quand cette procédure touchera à sa fin. Une première audience se tiendra le 17 décembre 2025, mais elle ne correspond pas encore au moment de la prise de décision juridique d’expulsion, qui pourrait advenir plusieurs semaines après.
L’expulsion de la Gare
Tout comme nous occupons illégalement la Gare, l’État peut essayer de nous déloger de manière détournée. L’ANDRA pourrait envoyer une armée d’agents de sécurité privée pour nous virer, mais les exposerait à une riposte de notre part. Pareillement, les flics pourraient profiter d’une situation de flagrance pour faire une perquisition de la Gare, en lien ou non avec l’occupation et la résistance. Mais dans ces deux cas, ils devraient ensuite maintenir une présence physique pour empêcher une réoccupation, et un escadron de gendarmerie ou une sécurité privée ne suffirait pas. Si ce risque n’est pas nul, l’hypothèse la plus probable est celle d’une intervention plus spectaculaire comme lors de l’expulsion du Bois Lejuc en 2018, qui a sollicité 500 gendarmes.
La Gare, une zone à défendre
Malgré ces petites spécificités administratives, nous considérons que la Gare reste une zone à défendre de toute urgence face à la menace policière. Depuis quelques semaines, les contrôles de gendarmes s’intensifient. L’escadron de Bourgoin-Jailleu, qui est là depuis fin octobre, se montre particulièrement agressif : interpellation violente devant le bar de l’Augustine pour Halloween (lire texte sur le sujet), opérations nocturnes autour de la Gare pour casser des barrières fin octobre, intervention le 3 novembre à plusieurs entrées du terrain pour nous provoquer, nous observer et libérer des passages que nous avions barricadés. Ce harcèlement existe pour nous épuiser, et décourager les nouvelles énergies qui viennent fréquemment soutenir la Gare.
Sur la zone, sans participer directement à l’occupation, il est possible de prendre part à la résistance :
• en venant perturber les contrôles de harcèlement dans la zone autour de Bure et la Gare,
• en se renseignant sur les changements d’escadron de gendarmerie (ce qui permettra de distinguer si le harcèlement actuel est dû à des initiatives individuelles ou à des directives hiérarchiques),
• en prenant des photos des flics qui dépassent les limites (contrôles, intrusions sur des terrains privés ou à la Gare…).
Appel à venir, en meute !
Malgré la menace d’expulsion, la Gare continue de vivre. L’illégalité n’est qu’un acte administratif dont nous nous soucions peu mais qui est une réelle motivation pour continuer de faire vivre la lutte.
Jusqu’au printemps prochain, nous devons nous assurer que la Gare reste vivante et foisonnante malgré le froid hivernal. Nous renouvelons notre appel à venir quelques jours, quelques semaines ou carrément s’installer ici. Nous appelons les groupes antinucléaires de partout à organiser des temps d’information chez eux pour parler de l’actualité de la lutte à Bure, puis à monter des équipes pour venir ici en meute (le temps d’un week-end, d’une semaine, de plusieurs semaines…) entre maintenant et le printemps 2026. Contacter la Gare si besoin d’informations pratiques et d’organisation.
Propager la résistance
La Gare est un rempart important contre Cigéo, chaque jour qui passe à l’occuper retarde sa progression. Mais gardons en tête que l’ANDRA entame une grande phase de travaux : sur la voie ferrée, dans le bois Lejuc, par la construction d’une nouvelle gendarmerie, par des forages titanesques, etc. La Gare n’est pas une fin en soi, mais c’est un endroit propice à la riposte.
Contre le nucléaire et ceux qui nous l’imposent
Défendons la Gare
Attaquons Cigéo
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Pour savoir comment réagir en cas d’attaque de la Gare : “Sur la défense de la Gare”, 23/10/2025
Fil d’info de l’occupation sur Bureburebure.info
Avant de venir, lire le brief légal en contexte burien.
19/11/2025
La gare est un lieu de lutte contre le projet CIGEO menacé prochainement d'expulsion. On écrit cet article pour clarifier la situation juridique actuelle de ce lieu et répondre à quelques interroga... Lire la suite