JOINVILLE-EN-CHAMPAGNE – Focus inquiétant sur l’enquête publique à venir sur le(s) projet(s) d’Unitech

Publié à l’origine le 6 novembre sur le site du Cedra

Une enquête publique concernant le projet d’Unitech à Suzannecourt en Haute-Marne aura lieu du 12 novembre au 20 décembre 2019. A ce jour, rien n’est clair sur le sujet : près de trois ans après les premières informations distillées à ce sujet, toujours autant d’opacité, de non-dits, de mensonges. Or, lorsqu’une enquête publique arrive, la phase opérationnelle n’est souvent pas loin. Car si l’activité sur laquelle elle porte est autorisée, cela signifie, dans les textes, qu’elle est prête à se mettre sur les rails. Or, concernant le projet Unitech, c’est loin d’être le cas.

Nous vous proposons une rétrospective et une mise à jour nécessaire une semaine avant le début de l’enquête publique. Les éléments que nous allons vous présenter pourraient bien être de nature à l’invalider.


Une semaine avant l’enquête publique, que sait-on sur le projet ?

Le 18 janvier 2019, nous obtenions par la préfecture le dossier d’étude rédigé par la société Artelia. 1600 pages qui avaient été décortiquées et amplifiaient ces craintes : l’activité d’Unitech serait en réalité.. triple !

  1. Blanchisserie de linge radioactif
  2. Activité de décontamination et d’entreposage nucléaire. Complètement passée sous silence jusqu’alors dans la très contenue communication d’Unitech ou des services instructeurs, et pourtant responsable de 81% de la radioactivité totale du site. Des rejets atmosphériques importants s’échapperaient chaque jour de 11 cheminées, parmi eux des métaux lourds comme le mercure, le cobalt, le plomb ou l’arsenic ou des composés organiques volatiles.
  3. Activité de « lease » , location de matériel à des sociétés travaillant dans le secteur nucléaire.

Depuis, nous avions exposé ces éléments lors de la réunion publique du 14 mai 2019, et l’opposition au projet (ou plutôt à ces projets !) est de plus en plus visible. L’intérêt pour le sujet que l’on avait ressenti lors des réunions publiques (200 personnes présentes à chaque fois) s’est confirmé dans la rue : 700 personnes ont sillonné Vecqueville, Joinville et Suzannecourt le 14 septembre dernier pour marquer leur opposition… ce qui a probablement autant marqué nos esprits que celui d’Unitech et des élu-es de la CCBJC ! À ce jour, 28 communes ont délibéré contre la laverie.

Pourtant le projet suit son court.

 

Dans la perspective de faire le point et d’exiger un débat contradictoire qui leur a été refusé par Unitech, les 7 associations en lutte contre Unitech ont rencontré la préfète de la Haute-Marne la semaine dernière.

 

Quelle stupeur, lorsque nous avons appris de sa bouche qu’elle n’avait pas connaissance de l’activité de décontamination et d’entreposage nucléaire et que l’enquête publique d’Unitech ne porterait que sur le projet de laverie, que le dossier soumis à enquête publique d’Unitech « ne portait que sur la blanchisserie« .

 

Il est vrai que l’appellation inscrite sur l’avis d’enquête publique tout comme le permis de construire porte sur « une blanchisserie industrielle destinée au secteur nucléaire » et qu’elle ne porte pas sur les activités de décontamination.

 

Qu’est-ce que l’on essaye de nous faire avaler ? Les activités de décontamination, de maintenance, de location.. envolées?

Alors que les documents d’Unitech portent bien sur la triple activité de blanchisserie nucléaire, décontamination et de leasing ?

L’intitulé de l’avis de la Mission Régionale d’Autorité Environnementale (MRAE) était clair : « Demande d’autorisation environnementale pour l’exploitation d’une blanchisserie industrielle et d’une zone de maintenance destinées au secteur nucléaire« .

Comment le dossier pour l’enquête publique a pu être jugé recevable sous l’appellation « blanchisserie industrielle destinée au nucléaire » alors que le dossier d’autorisation environnementale fait bien état, en plus de l’activité de laverie, « d’un bâtiment prévu pour permettre l’entreposage de containers, leur maintenance et des opérations d’entretien sur des matériels potentiellement contaminés ?« Que doit-on comprendre à travers ce glissement de sémantique ? Une manoeuvre de plus pour faire passer la pilule ? Une omission volontaire ?

 

De qui se moque-t-on ?

Le rôle de la préfecture dans cette affaire est plus qu’ambigu.Le 19 février 2018, l’ancienne préfète de Haute-Marne, Françoise Souliman, communiquait via le Journal de la Haute-Marne sur « un projet sain et non nocif pour l’environnement » alors qu’on ne connaissait pas son contenu.Depuis, l’avis de l’hydrogéologue demandé dans le cadre de l’instruction du dossier avait confirmé la sérieuse sous-estimation des impacts sanitaires sur la ressource en eau, la Marne, les captages d’alimentation en eau potable de la commune de Vecqueville. La MRAE pointait quant à elle l’insuffisance du dossier, le caractère non abouti du projet, l’atteinte à l’environnement, s’interrogeait même sur la justification environnementale du projet (sur le lieu d’implantation choisi : on peut l’éclairer là-dessus, la justification n’est en réalité pas environnementale mais de nature politique – le projet Cigéo, à 20 kms de là).

La préfètenouvellement nommée, Élodie Degiovanni,mettait finalement en avant son devoir de neutralité et se retranchait derrière le droit, nous enjoignant de « faire confiance à l’état » (ici, dans le JHM ou dans la même idée dans l’Affranchi).

Aujourd’hui, elle nous annonce ne pas avoir connaissance de l’activité de décontamination : soit elle est de bonne foi et sa méconnaissance du dossier est très inquiétante ; soit il s’agit d’un mensonge qui en dit long sur sa volonté d’imposer le projet. Suite à cette rencontre, nous lui avons ainsi adressé un courrier, lui demandant notamment de nous communiquer l’intégralité des documents officiels qui accompagneront l’enquête publique.

À qui se fier ?
À tous les acteurs gravitant autour du projet de laverie nucléaire qui ont fait preuve d’un manque de transparence ou de fiabilité ?
À la Communauté de communes dont les cadres sont aveuglés par le mirage de la création d’emploi ?
À Unitech, société qui minimise la nature de ses activités et leurs véritables impacts ?
Aux autorités préfectorales qui doivent à l’issue de l’enquête publique décider d’autoriser ou non un projet dont il s’avère qu’elles n’ont pas connaissance de la totalité des activités simultanées ?

Ainsi, une semaine avant l’enquête publique, nous pointons un fossé abyssal entre le sujet de l’enquête publique et les documents de la société Unitech. Nous restons en alerte et ne laisserons pas se dérouler une enquête publique biaisée dans son contenu. Qu’il en soit assuré !

07/11/2019

Unitech

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