« Chacun sait qu’un territoire se défend avec ses habitants, et qu’un territoire vidé de sa population est facile à conquérir. » [1]
CIGEO, c’est quoi ?
Un peu partout on commence à le savoir, mais ça ne fait sans doute aucun mal de le rappeller !
CIGEO est un projet de centre d’enfouissement des déchets nucléaires français à Bure, un petit village situé en Meuse et composé de 84 habitant.es. Ce centre de stockage serait situé 500 mètres sous terre, et devrait accueillir à terme environ 10 000 m3 de déchets HAVL (Haute Activité à Vie Longue) et 73 500 m3 de déchets MA-VL (Moyenne Activité à Vie Longue) dans 265 kilomètres de galeries souterraines.
« C’est l’un des plus grands projets européens, qui avance dans un silence presque total. (…) Sous la surface du monde, 99% de la radioactivité produite en France serait concentrée dans 265 kilomètres de galeries taillées à même l’argile. Les experts ont tout prévu : un chantier qui durera près de cent trente ans, un coût estimé à 35 milliards d’euros et le risque zéro certifié. Mais les déchets resteront dangereux pour des centaines de milliers, voire des millions d’années.
Ces rebuts sont la face cachée d’une énergie que l’on nous vantait, dans les années 1960, comme propre et abondante. Depuis le lancement de l’atome, aucune solution n’a été trouvée pour les déchets. On avait imaginé au début les envoyer brûler dans le Soleil, les entreposer sur la Lune ou les poster en satellite autour de la Terre, avant de les plonger plus prosaïquement dans les abysses des mers, polluant à jamais les océans.
« Les problèmes d’ingénieurs ne sont jamais insolubles », déclarait en 1961 le physicien Boris Prégel, président du Conseil de l’Académie des sciences de New York. Cinquante ans plus tard le désaveu est total. Avec le nucléaire, nous avons construit un appartement sans toilettes. Les déchets débordent des piscines de refroidissement, fuient de leurs cuves dérisoires, s’entassent dans des bunkers. En les enfouissant à 500m sous terre, loin des yeux et loin du cœur, Cigéo n’est rien d’autre qu’un tour de passe-passe, un coup de bonimenteur.
Comment pourrons-nous garantir la pérennité d’une construction humaine au-delà de quelques centaines d’années ? Comment prévenir la contamination des nappes phréatiques, des incendies, les microséismes, les rejets de gaz ? Comment avertir les civilisations futures qui n’auront sans doute pas les mêmes modes de communications que nous ? » [2]
Et quel impact le projet CIGEO aurait t-il sur notre territoire ? Quels sont les projets connexes dont il a besoin pour fonctionner ?
Vous êtes nombreux et nombreuses à vous demander ce que cette poubelle pourrait impliquer dans notre région en terme d’infrastructures (transports, énergie), mais aussi quel impact elle aurait sur l’eau. En cette période où l’ANDRA prépare sa demande d’autorisation de création (DAC) (censée être déposée en 2020), il nous parait important de donner quelques éléments de réponses quant à ces questions.
En effet, les premiers travaux (lignes ferroviaires et RTE) pourraient très vite commencer, il est donc urgent d’en saisir les enjeux afin de mieux comprendre pourquoi et comment lutter contre.
Dans cette mini conférence, animée par trois membres de l’équipe de recherches juridiques sur les dossiers liées à CIGEO, vous trouverez certainement de nombreuses réponses aux questions que vous vous posez.