Routes D60 et 960 : Nouvelle rencontre publique, nouvelle perturbation

Le 26 février devaient avoir lieu des ateliers pour présenter le projet de déviation des routes D60 et D960 à la salle polyvalente de Bure. Ces déviations doivent permettre de contourner la potentielle future zone de descenderie, qui sera aux alentours de l’actuel laboratoire. Quand nous arrivons sur place, les vigiles nous demandent si on s’y est inscrit.es sous le regard d’une dizaine de gendarmes. Quelques négociations et un petit peu de pression physique nous permettent finalement de rentrer dans la salle polyvalente de Bure, malgré des vigiles un peu zélés qui se retiennent de ne pas frapper. Mais aujourd’hui, on ne nous cognera pas, ça ferait moche au milieu d’une consultation publique… On s’installe alors aux différentes tables avec la quinzaine de participant.es déjà présent.es. Nous sommes une trentaine, certaines personnes restent dehors, une quinzaine rentre dans la salle.

Pendant ce temps, une personne membre du Conseil départemental tente tant bien que mal de se lancer dans un discours, noyée qu’elle est dans des applaudissements enthousiastes et les cris de la foule en délire. On reconnaîtra sa persévérance, puisqu’elle a bien tenu 15 minutes, sa voie couverte par des applaudissements, des cris de dinosaures effarouchés, des bruits de chaise, des slogans tels que « Andra, dégage, résistance et sabotage ! » et une bataille d’avions en papier. A travers cet enthousiasme débordant, on cherche à dénoncer la mascarade qu’ils appellent démocratie. Quand elle nous accuse ensuite de refuser le dialogue qui nous permettrait de trouver des solutions, on lui rappelle combien les résultats des dernières consultations ont été ignorés et que la seule solution viable (l’abandon de CIGEO) ne fait pas partie de leurs solutions.

En parallèle, des personnes ont discuté avec des participant.es, les vigiles et les membres des commissions. Certain.es membres de cette commission, parachuté.es depuis la capitale, ne s’étaient même pas renseigné.es sur CIGEO, comme si cette déviation n’était pas une conséquence directe de ce projet. Cela montre bien une fois de plus comment ces consultations sont biaisées et combien le débat sur les sujets qui fâchent sont impossibles : dès que nous abordions le sujet de CIGEO, on nous répond que ce n’est pas le sujet. Des tracts (reproduits sous l’image) ont également été distribués pour expliquer pourquoi nous perturbons cette consultation aux participant-es. Finalement, les « garant-es » du débat annoncent la fin prématurée de ces ateliers. Chacun.e a alors bien pu rentrer, même si les gendarmes ont tenu à rappeler leur présence sur la fin, en entrant dans la salle, bouclier en main.

Tract distribué :

Pourquoi nous perturbons les consultations ?

Parce qu’on ne veut pas des miettes de débats, on veut l’abandon de CIGEO : L’État nous propose trois trajets pour cette départementale mais il y a une quatrième option : l’abandon de CIGEO. Il faut rappeler que le projet n’est pas encore acté ! On ne veut pas venir résignéEs à cette consultation pour « diminuer les effets négatifs du projet » on veut l’empêcher tout court. On refuse ses conséquences sur la santé des habitantEs, les pertes de terres agricoles, les défrichements… Personne ne nous a consulté quand il s’agissait de lancer le nucléaire, qu’ils se débrouillent maintenant avec leur déchets !

Parce que l’État n’écoute pas : Depuis l’implantation du laboratoire, des mobilisations énormes se sont organisées contre le projet CIGEO et les seules réponses ont été une militarisation de la zone, une répression policière féroce et une série de procès aux motifs absurdes. Par ailleurs, en septembre, l’État a organisé une consultation pour savoir si il déclarait le projet d’utilité publique. Malgré le refus de plusieurs communes, des mobilisations et des ribambelles d’avis négatifs, l’utilité publique a été validée… Les avis sur internet des nucléocrates à l’autre bout de la France ont primé.

Parce qu’on doit s’opposer à cette déviation pour empêcher l’Andra d’avancer ses pions : A l’époque, l’Andra installait son laboratoire pour « seulement » tester un site parmi d’autres. Finalement, autour de ce laboratoire, des bâtiments (dont certains inutilisés…) ont rapidement poussé et l’État est allé jusqu’à tenter de défricher illégalement un bois pour acter le projet. On nous met devant le fait accompli avec tous ces travaux, comme si le projet avait déjà été autorisé, ce qui n’est pas le cas ! La stratégie de l’Andra est d’argumenter « Regardez tous ces travaux, autant aller jusqu’au bout ! », nous ne devons pas nous résigner !

01/03/2022

consultation publique
Routes D60 et D96O
zbeul

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