[Caen] La relance du nucléaire n’est pas une blague.

Ce n’est pas une blague, depuis quelques mois, à la faveur de la crise énergétique et de la menace nucléaire russe, nucléaristes et politicien–ne–s s’emparent opportunément de la situation pour présenter la relance du programme nucléaire comme une solution technologique à l’impasse climatique. À la catastrophe annoncée, ils répondent par le désastre radioactif prolongé.

Comble d’ironie, c’est cette fois sous pavillon écologiste que l’on nous somme d’abdiquer. Si les catastrophes nucléaires depuis Three Miles Island, Kychtym, Tchernobyl et Fukushima ne sont plus niées, elles deviennent contingentes de nos existences rivées aux écrans plats et autres joyeusetés de l’industrie du divertissement, assujetties à l’exploitation et la marchandisation généralisée. Dans cette ère du désastre, nous sommes appelés à accepter ce moindre mal et en cas « d’accident » ou de « contamination » à cogérer nos vies sous contraintes radiologiques : face à la menace nucléaire à nous doter de pastilles d’iode ; à mesurer chacun de nos gestes, la teneur en radioéléments de nos aliments, de nos lieux de vie ; à travailler notre résilience, notre capacité à encaisser le choc et à rebondir.
Pendant ce temps–là, les déchets s’accumulent, et pour longtemps. Le plutonium 239 a une durée de vie de plus de 20.000 ans ; l’uranium 238 de plus de 4 milliards d’années. À Bure, les travaux pour un centre d’enfouissement de déchets radioactifs s’accélèrent, malgré les oppositions. Dans La Hague, une nouvelle piscine de stockage des combustibles usés va aussi voir le jour. Il y en a déjà 4 qui accueillent 40 tonnes de déchets par an. Ça déborde, il en faut une 5ème. Des riverains et des antinucléaires se mobilisent depuis quelques mois contre ce projet. La Normandie, terre atomisée depuis longtemps, ne voit déjà plus la fin du chantier de l’EPR de Flamanville, pour la modique somme de 20 milliards d’euros, qu’elle s’apprête à accueillir à Penly le premier EPR nouvelle génération. A moins que nous ne nous bougions pour en finir avec le nucléaire et son monde !

 

Trouvé dans En grève jusqu’à la retraite, feuille d’agitation

20/02/2023

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