Retours sur la manif de Cattenom du 27 avril 2024

Suite à l’appel à mobilisations décentralisées contre l’industrie nucléaire, sa relance et ses accidents, le week-end du 26 avril 2024, la manifestation à Cattenom a réuni un peu plus de 150 anti-nucléaires.

La commémoration de l’accident de Tchernobyl du 26 avril 1986 nous rappelle que le nucléaire est une énergie dangereuse. Mis en service entre 1986 et 1991, les quatre réacteurs de Cattenom connaissent un nombre d’incidents chaque année plus important, mettant en danger les habitant.es de la région transfrontalière, qui ne seront pas épargné.es en cas d’accident. Thionville, Metz, Arlon, Luxembourg-ville, Trêves, pour ne citer que ces quelques villes, pourraient être lourdement contaminées.

Les militant·es du Luxembourg, de Belgique et d’Allemagne nous ont rappelé que les radionucléides ne s’arrêtent pas aux frontières et que combattre cette industrie doit se faire avec l’appui des autres pays. Des camarades d’Alsace sont venus en bus et la confédération paysanne du 68 étaient présentes, ainsi que des personnes des quatre coins du Grand Est, formant un beau mélange de banderolles, de chants et de dénonciation de projets pourris.

La manif a déambulé du lieu du picnic jusqu’à la centrale, pour ensuite retourner au point de départ, et ce, entourée d’un dispositif policier délirant : 8 flics en civil dans la manif (à pied et à vélo), drone, hélicoptère, flics à l’intérieur de l’enceinte de la centrale, grilles anti-émeutes et CRS, brigades de gendarmerie, gendarme liaison information, gendarmes à moto, bateau de la gendarmerie le long du fleuve de la Moselle, sans compter les nombreuses caméras du village…

Contrairement à ce qui était autorisé en amont, les flics ont barré la route, empêchant de s’approcher plus près de la centrale. Les banderoles ont alors été posées devant les grilles anti-émeutes, ainsi que des gerbes de fleurs portant, pour certaines, le nom des centrales nucléaires en hommage aux morts passés et à venir. Devant les flics, l’anar-chorale révolutionnaire a entonné quelques chants, en commençant par le fameux « Allez les gars, combien on vous paye pour faire ça ?« …

Au niveau répression, il y a eu des contrôles de véhicules en amont du picnic et au moins un contrôle de véhicule à la fin de la journée (contrôle d’identité des passager.es refusé en l’absence de réquisition valable, contrôle alcoolémie + stupéfiants du conducteur, pneus soit-disant lisses du véhicule constatés, ayant mené au remorquage et à la mise à la fourrière de la voiture). Dans ce deuxième contrôle, qui a duré environ 1h30, les camarades du parking sont venus exprimer leur solidarité aux personnes de la voiture incommodés par la flicaille.

Solidarité face à la répression,
Continuons de manifester notre opposition au désastre nucléaire !

Des burien.nes venu.es manifester à Cattenom

 

P.S. Retrouvez un autre témoignage après les photos suivantes.

Photos de la manifestation :

Compositions florales dénonçant la catastrophe nucléaire :

Dispositif policier et photos de flics en civil :

Arrestation de la twingo :

 

Histoire d’une répression anti-nucléaire

D’habitude, on nous apprécie et on nous respecte, nous, la fierté française des années 90. Est-ce grâce à notre regard attendrissant ou à nos multiples couleurs ? Je ne sais pas, mais jamais on ne m’avait discriminée avant ce 27 février 2024.

Je me suis rendue à un rassemblement en commémoration à Tchernorbyl et contre le nucléaire. Nous, les Twingos n’étions encore que des prototypes il y a 38 ans, lors de la catastrophe, mais ses retombées nous concernent et déjà trop de métal irradié s’accumule dans les centres de stockage de l’Andra. Il paraît même que la France veut recycler ses métaux toxiques pour construire de nouvelles voitures (c’est le projet de « technocentre » à Fessenheim). Quelque-part, ça ne nous concerne plus puisque la production de Twingo s’est arrêtée cette année, mais en solidarité pour les futures générations, je me devais de rouler vers ce rassemblement.

Tout s’est bien passé cet après-midi là. La route était belle et j’ai pris le soleil sur le parking des terrains de sport de Cattenom. Ce n’est que lorsque j’ai voulu partir que les choses se sont compliquées. Des véhicules de la gendarmerie m’ont demandé de me stationner sur le bord de la chaussée. Alors que mes papiers étaient en règle et que je me croyais à l’abri de tout abus d’autorité, ils m’ont accusée d’avoir les pneus lisses. C’était bien sûr faux, je suis extrêmement précautionneuse avec ma santé, peut-être est-ce dû à ma petite taille associée à un moteur dynamique, mais la sensation vitesse que je procure (même à parti de 60 km/h) ne me laisse pas transiger avec la sécurité.

C’est là que l’enfer a démarré. Une énorme dépanneuse est arrivée, je n’en croyais pas mes phares. J’ai allumé mon essuie-glace mais rien n’y a fait, ils m’ont chargé comme un vulgaire Jumpy après un joint de culasse. J’avais beau leur klaxonner que j’allais bien, que nous les twingos, nous sommes des moteurs fiable, économique et facilement réparable, ils m’ont ligoté et emmené à la fourrière pour 48h d’immobilisation.

Je vous écris d’ailleurs ces lignes depuis la fourrière. Ici, je découvre que beaucoup de camarades sont enfermées comme moi pour des raisons injustes et bien souvent économiques. Je réalise aussi que j’ai beaucoup de chance puisque je me sais entourée et qu’on viendra me libérer rapidement. Je remercie les caisses antirep d’exister.

Feu aux fourrières et aux véhicules de la gendarmerie !

La Twingo argent

28/04/2024

Cattenom
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    on écrivait ça
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