Une poubelle nucléaire au CANADA? Ensemble de documents de luttes

Il y a un mois, un premier article avait été publié sur bureburebure.info pour parler d’un projet équivalent à Cigéo sur l’île de la Tortue / au Canada.

La lutte s’organise là bas contre la société nucléaire et de nombreux documents pour s’opposer à ces projets d’enfouissement y sont produits. Par la suite nous voulons proposer une première compilation de ces documents. Parce que les nucléocrates s’organisent internationalement, regardons ce qui se passe ailleurs.

Une brochure imprimable a été faite rassemblant un certain nombre de ces articles, téléchargeable en suivant ce lien.

1) Documents techniques qui développent les problématiques de ces projets :

Projet d’enfouissement en ontario : Quels sont les risques encourus ? (résumé des argumentaires de We the Nuclear Free North)

En profondeur : les déchets nucléaires et la santé (We the Nuclear Free North)

En profondeur : les dangers de l’enfouissement des déchets nucléaires (We the Nuclear Free North)

L’enfouissement des déchets de combustible nucléaire : risque pour les eaux de surface (We the Nuclear Free North)

Approfondissement : Risques liés au transport (We the Nuclear Free North)

Les eaux de surface sont-elles exemptes de contamination provenant d’un dépôt géologique profond? Pas du tout. (We the Nuclear Free North)

2) des documents d’analyse politique de la situation :

Le prochain champ de bataille de Land Back sera au nord du lac Supérieur, alors que les chefs disent non aux déchets nucléaires sur leurs terres traditionnelles – déclaration de premières nations contre l’enfouissement de déchêts nucléaires en 2022.

Le nucléaire n’est pas vert Un résumé de We the Nuclear Free North

Le PLAN DU CANADA? . . . pas vraiment (We the Nuclear Free North)

Opposition à l’élimination et à l’abandon des déchets nucléaires – Assemblée annuelle des premières nations 2017 (ccnr.org)

Protéger la Kishi Sibi du nucléaire – brochure d’extraits d’un mémoire de premières nations contre un centre de stockage de déchêts faiblement radioactif sur des terres autochtones à Chalk River (juin 2023).

3) Quelques sites en anglais qui rassemblent des infos sur le nucléaire au Canada:

We the nuclear free north.

Canadian Coalition for Nuclear Responsibility

Mémoire de premières nations contre le stockage de déchets nucléaires à Chalk river.

 


Un texte d’introduction au projet d’enfouissement au Canada que l’on a écrit:

Il y a un mois, un premier article  avait été publié sur bureburebure.info pour parler d’un projet équivalent à Cigéo sur l’île de la Tortue / au Canada.

Les projets de type cimetières nucléaires Cigeo se diffusent à travers les pays souhaitant développer l’énergie atomique. La raison principale pour un État de se lancer dans le nucléaire civil est de contrôler la technologie pour disposer de ses applications militaires. Cependant, pour justifier la relance du nucléaire tandis que les déchets radioactifs s’accumulent, il faut justifier à tout prix d’une solution pour ceux-ci ! Si en France la volonté est de précipiter ce projet, c’est aussi pour faire de Cigéo une vitrine pour le reste du monde. Les alliances internationale entre nucléocrates ne manquent pas, comme le démontre leurs nombreuses visites à Bure. Mais les opposantEs aussi sont capables de s’échanger des informations et de lutter ensemble, c’est pourquoi nous commençons à traduire et diffuser les documents produits par des résistant.es d’autres projets d’enfouissement nucléaire dans le monde.

La Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN en anglais c’est NWMO) est l’équivalent canadien de l’Agence Nationale des Déchets Radioactifs (Andra) mais entièrement privée. Une de ses fonctions est de déverser de la propagande pro-nucléaire : sur leur site internet, on peut lire que le nucléaire est une énergie écologique et que puisqu’il faut gérer les déchets radioactifs sur le long terme, fort heureusement ils sont là pour ça : « Nous travaillons à protéger les gens et l’environnement, y compris l’eau, pour les générations à venir. » Comme nous le verrons dans les nombreux textes traduits qui suivent, leurs promesses font bien pâle figure face aux nombreux dangers qu’ils font peser sur les habitantEs (humainEs et non-humainEs) de ces territoires.

En Ontario, un projet équivalent à Cigéo est en train de faire son apparation. Ce sont 2 400 000 m³ de déchets hautement radioactifs qui prévoient d’être enfouis dans un délais de 175 ans (!) dont 45 ans de transports de déchets toxiques. Le début de leur enfouissement est annoncé pour 2040 mais n’en est pour l’heure qu’au stade des prospections. Probablement que, comme à Bure, les délais vont fortement augmenter.

Les emplacements qu’ils convoitent se situent sur les territoires concernés par le Traité 3 (1873) et le Traité 9 (1906) avec lequel les représentants des premières nations et des Métis ont céder de nombreux droits territoriaux (dont l’extraction de ressources) au gouvernement du Canada en échange de compensation materielles et financière ainsi que des droit de pêche et de chasse pour les habitantEs originelles et la conservation de reserve autonome. Toutefois ces documents, comme tous les traités de l’histoire coloniale du Canada, sont décriés, tant pour la façon dont furent menées les négotiations à l’époque, entre autre l’absence sur le papier de promesses orales, que pour leur mise en application actuelle et leurs violations répétés. De plus, les emplacements convoités par la SGDN se situent proches de reserves (jusqu’à 1,1km), qui sont quant à elles entièrement alouées à l’usage des nations autochtones. A en croire la communication miéleuse de la SGDN, c’est main dans la main avec les premières nations que se fera cette poubelle nucléaire, mais personne n’est dupe : la SGDN ne fait que s’inscrire dans la continuité d’une histoire coloniale écoeurante en applicant sans cesse les même recettes à base de mépris, de fourberie et à terme de violence.

Si pour l’ANDRA, le choix de Bure pour leur poubelle géologique est lié au sol argileux de la Meuse, pour la Société de gestion des déchets nucléaires l’argumentaire du sol est secondaire. En 2010 « Vingt-deux municipalités et collectivités autochtones avaient manifesté leur intention d’en savoir plus et d’examiner leur aptitude à accueillir le projet. ». Ce qu’y n’est pas dit avec autant d’aplomb, c’est que candidater pour le projet amène d’enorme compensations financières et materielles. En Meuse comme en Ontario, les nucléocrates mettent le pied dans la porte à grand renfort de subventions dans des zones habituellement délaissées en échange de rien de plus (pour commencer!!) qu’un labo, qu’un début de prospection, dont on pourra plus tard se rétracter – soit-disant ! « Le plan canadien ne sera mis en oeuvre que dans une région où les hôtes sont informés et consentants. »1 nous dit la SGDN. Saluons donc celles et ceux qui luttent en Ontario pour diffuser de la véritable informations et dont le travail est d’un très grand intérêt y compris pour notre lutte à Bure.

 

07/04/2024

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